L’isolation phonique : conseils, comment l'améliorer, prix et solutions

Le bruit constitue une des sources majeures de désagrément et de gêne, ce que de nombreuses études confirment. Quelle réglementation est applicable en immeuble en matière d’isolation phonique et comment faire pour l’améliorer ?

Les différents types de bruits et leur propagation

Différents types de bruits constituent des nuisances sonores en immeuble, qui résultent de sources distinctes dont il est possible de se protéger par une isolation acoustique adéquate. On peut identifier quatre grands types de bruits contre lesquels il est nécessaire de se protéger pour un habitat confortable :

  • les bruits aériens extérieurs ;
  • les bruits aériens intérieurs ;
  • les bruits d’impact ;
  • et les bruits d’équipement.

Quand le son entre en contact avec une paroi, une partie de son énergie est réfléchie, une autre est transmise (transmission directe)et enfin la dernière est absorbée (transmission latérale, ou transmission indirecte).

 

Les bruits aériens extérieurs

Il s’agit essentiellement des bruits du trafic routier mais cela peut être également ceux d’une voie ferrée ou d’un aéroport proche. Transmis par l’air, ils peuvent traverser murs et fenêtres si l’isolation n’est pas suffisante. Dans une copropriété, le bruit peut se diffuser par transmission indirecte au niveau des parois latérales du bâtiment, mais aussi par les parois séparatives en transmission directe.

 

Les bruits aériens intérieurs

Les bruits aériens ne sont pas seulement extérieurs, ils peuvent aussi provenir de l’intérieur du bâtiment. Il s’agit notamment des bruits d’une conversation ou d’une dispute, des bruits courants comme la télévision, la musique, la radio, la mise en route d’un lave-vaisselle, etc. Dans un immeuble, ces bruits intérieurs se propagent à l’intérieur d’une pièce, puis d’une pièce à l’autre à travers les murs, cloisons et plancher.

 

Les bruits d’impact

Ils ont pour source un choc sur une paroi. Les bruits d’impact sont ensuite transmis par vibration aux autres parois. Il s’agit des bruits de pas, mais aussi des déplacements de meubles ou des chutes d’objets. On parle également de bruits solidiens.

 

Les bruits d’équipement

Ces bruits concernent les équipements communs de la copropriété : ascenseur, chaudière collective, VMC ainsi que les équipements de chaque logement : volet roulant, robinetterie. Ils peuvent être transmis à la fois de façon directe comme les bruits aériens, mais aussi de façon indirecte comme les bruits d’impact.

 


Le principe de fonctionnement de l’isolation phonique

Pour mettre en place un système d’isolation phonique efficace, il faut d'abord comprendre le principe de fonctionnement de la désolidarisation. Afin d’isoler les murs du bâtiment des vibrations (bruits intérieurs, bruits d’impact, bruits d’équipements), il est ainsi indispensable de dissocier les plafonds des murs et des planchers afin d’éviter la propagation du bruit. Les matériaux d’isolation amortissent les bruits dans une zone d’air immobile ne permettant pas leur diffusion.

 

L’isolation phonique fonctionne également sur le principe de couches superposées à la manière d’un sandwich :

  • une première couche lourde ;
  • un matériau absorbant ;
  • et une deuxième couche lourde.

Le rôle du matériau absorbant est d’intercepter les bruits et vibrations à la manière d’un ressort. Pour les deux autres couches, veuillez noter que sur le principe de la loi de masse, plus le matériau choisi sera lourd, plus les capacités d’isolation phoniques seront performantes.

 

Mesurer les bruits

Pour mieux définir les performances phoniques souhaitées avant la mise en place de travaux de rénovation, il est important de connaître l’intensité sonore des différents types de bruits.

 

Niveaux sonores des bruits

Types de bruits concernés

20 dB (décibels)

  • une conversation à voix basse
  • le bruit d’une montre

60 dB

  • une conversation normale
  • un lave-vaisselle en fonctionnement
  • la plupart des bruits courants

80 dB

  • une tondeuse à gazon en fonctionnement
  • le bruit d’un klaxon
  • le passage d’un train

100 dB

  • le niveau sonore d’un concert
  • la musique dans un bar

120 dB

  • le niveau sonore d’un coup de tonnerre
  • le bruit d’une voiture de course

140 dB

  • le bruit d’un avion au décollage

 

Cette grille représentant l’échelle du bruit peut aider une copropriété à définir le niveau d’isolation acoustique souhaité, en effet, si l’immeuble est situé à proximité d’une gare ou d’un aéroport, les mêmes performances ne seront pas nécessaires.

 


La réglementation acoustique en vigueur

C’est l’arrêté du 30 juin 1999 relatif aux caractéristiques acoustiques des bâtiments d'habitation qui fixe les normes phoniques qui doivent être respectées dans les nouvelles constructions. Toutes les habitations neuves dont le permis de construire est postérieur à janvier 2000 sont concernées par cette réglementation et doivent l’appliquer.

Reprenant en partie les dispositions des arrêtés du 28 octobre 1994 et du 30 mai 1996 qui constituaient la réglementation acoustique antérieure, la NRA 2000 fixe des obligations en matière d’isolement minimum aux bruits extérieurs, d’isolement aux bruits aériens intérieurs, et de niveau de bruit de choc reçu :

  • Pour l’isolement aux bruits extérieurs : DnTA,tr ≥ 30 dB
  • Pour l’isolement aux bruits intérieurs : DnTA ≥ 53, 55 ou 58 dB selon la nature des pièces
  • Pour les bruits d’impact reçus : L’nT,w ≤ 58 dB

 

En revanche, aucune obligation n’a été fixée en matière d’isolation phonique au sein même de la construction, c’est à dire d’une pièce à l’autre pour un même logement.

Sont également soumis à la réglementation acoustique de 2000 les surélévations de bâtiments d’habitations anciennes et les additions à de tels bâtiments.

 

A noter : des normes spécifiques d’isolement acoustique existent également pour les zones soumises au bruit des aérodromes, et sont applicables à toutes les constructions dont la demande de permis a été déposée depuis le 1er janvier 2014.

 

Normes d’isolement pour les immeubles construits avant 2000

Les constructions antérieures à 2000 ne sont pas soumises à la NRA de 1999. La réglementation qui leur est applicable dépend de leur année de construction :

 - construits avant 1970, les immeubles ne sont soumis à aucune règlementation ni obligation vis à vis de l’isolation acoustique.

Même en cas de rénovation de l’immeuble, aucune exigence n’est requise en termes d’isolation acoustique, même si elle est vivement conseillée pour répondre aux besoins actuels.

 

- construits entre le 1er juillet 1970 et le 31 décembre 1995, les immeubles sont soumis à la réglementation issue du décret et de l'arrêté́ du 14 juin 1969 qui pour l’émission sonore de 80 dB impose que le niveau sonore dans les pièces principales soit de 35 dB et 38 dB dans les cuisines et salles d’eau. Il prévoit une isolation des planchers telle que le niveau sonore perçu dans la pièce ne dépasse pas 70 dB.

Les bruits d’équipements sont par ailleurs limités et ne doivent pas dépasser 35dB ou 30 dB dans les pièces principales s’il s’agit d’ascenseur, chaufferie, vide-ordures, VMC, chaufferie, ou 35 dB à 38dB dans la cuisine.

L’arrêté ne fixe en revanche aucune valeur de niveau sonore pour les fenêtres.

 

- construits entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre 1999, les immeubles doivent respecter les normes instituées par les arrêtés du 28 octobre 1994 puis du 30 mai 1996.

 


Qu’est-ce que l’attestation acoustique ?

Depuis le 1er janvier 2013, une nouvelle obligation concerne les maîtres d’ouvrage des bâtiments d’habitation nouvellement construits.

Cette obligation, qui concerne les bâtiments d’habitation dont le permis de construire a été déposé à compter du 1er janvier 2013, est définie par le décret n° 2011-604 du 30 mai 2011 (codifié à l’article R. 111-4-2 et s. du Code de la construction et de l’habitation) et par l’arrêté́ du 27 novembre 2012. Elle prévoit qu’une attestation de prise en compte de la réglementation acoustique doit être délivrée par le maître d’ouvrage à l’achèvement des travaux.

 

Comment améliorer l’isolation phonique en copropriété ?

L’isolation acoustique doit être réalisée à la construction du bâtiment. Quand l’isolation phonique semble insuffisante, il convient de se retourner contre le promoteur ou le vendeur si l’immeuble est récent, dans la mesure où certaines normes issues de la réglementation acoustique en vigueur doivent être respectées. Pour un immeuble plus ancien, améliorer l’isolation phonique peut être envisagé à l’occasion de travaux de rénovation afin d’affaiblir la transmission des bruits, pour l’ensemble de l’immeuble ou seulement pour un logement.

 

Lutter contre la transmission directe des bruits

Pour atténuer la transmission directe des bruits, il faut opter pour une paroi double (principe du sandwich). Pour amortir les bruits et les renvoyer à la manière d’un ressort, l’isolant doit être souple. Toutefois, une certaine rigidité est nécessaire pour obtenir une fonction mécanique adéquate.

 

Lutter contre la transmission indirecte des bruits

Afin de lutter contre la propagation indirecte des nuisances sonores, il faut limiter la présence de ponts acoustiques. La solution la plus simple pour mettre en place une isolation de ce type est de créer une boîte dans la boîte, ainsi le logement ne touche pas directement aux parois communes à l’ensemble du bâtiment. Ce système limite la propagation des bruits entre les planchers et les murs et entre les murs et les plafonds.

 

Lors des travaux de rénovation, il faudra être particulièrement méfiant :

  • sur la qualité de l’étanchéité à l’air ;
  • sur le colmatage de l’isolant ;
  • ainsi que sur sa continuité.

 


Le diagnostic acoustique simplifié

Qualitel, une association oeuvrant pour la qualité des logements est l’instigateur d’un diagnostic acoustique simplifié, mis en place en collaboration avec la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages (DHUP). Cet organisme fait partie du ministère de l’Ecologie. L’objectif de ce document est de déterminer le niveau de qualité acoustique de tout bâtiment à destination d’habitation (appartement, immeuble, maison, etc.). Les performances sonores mesurées permettent de classer chaque logement avec une étiquette acoustique.

 

Etiquette acoustique

Caractéristiques

Classe A

“Confort acoustique proche des exigences réglementaires d’un bien immobilier neuf”

Classe B

“Confort acoustique moyen”

Classe C

“Confort acoustique relativement faible”

Classe D

“Aucun confort acoustique (insalubrité)”

 

Réaliser un diagnostic de performances acoustiques permet d’identifier les types de bruits contre lesquels le bâtiment est insuffisamment isolé et d’estimer le volume sonore de ces bruits en décibels. En fonction du niveau de bruit pouvant être accepté par les résidents, il est ensuite possible de déterminer le type d’isolant adapté.

 

Immeubles récents : faire jouer la garantie de parfait achèvement

Un immeuble neuf doit respecter des normes minimales en matière d'isolation acoustique, notamment en ce qui concerne les bruits d'impact particulièrement gênants d’un logement à l’autre. Si un défaut d’isolation phonique est constaté, il est possible de faire jouer la garantie de parfait achèvement en invoquant les articles L111-11 et suivants du Code de la Construction et de l’Habitation : « Le vendeur ou le promoteur immobilier est garant, à l'égard du premier occupant de chaque logement, de la conformité à ces exigences pendant un an à compter de la prise de possession. »

 

Cette garantie permet en effet au premier occupant de pouvoir se retourner contre le vendeur ou le promoteur. Auparavant de 6 mois, le délai dont il dispose pour agir est désormais d’un an à partir de l’entrée en possession du bien.

 

 


Immeubles anciens : réaliser des travaux de rénovation

Dans les immeubles anciens, la réalisation de travaux est la seule solution pour améliorer l’isolation acoustique et bénéficier d’un meilleur confort phonique.

Cette isolation peut être réalisée vis à vis des bruits extérieurs, ou vis à vis des bruits intérieurs, la première étant plus facile à mettre en œuvre que la seconde.

 

Isolation vis à vis des bruits extérieurs : changer les fenêtres

Les nuisances sonores extérieures peuvent provenir des bruits de la circulation qu’elle soit routière, ferroviaire ou aérienne, ou encore de cris ou musique dus à la proximité d’une école ou d’un stade. Pour une bonne efficacité de l’isolation acoustique, il est indispensable de coupler le changement des fenêtres elles-mêmes à celui de leur vitrage. Efficace sur les bruits aériens venant de l’extérieur, l’isolation phonique par les fenêtres permet également de réduire les bruits sortants.

 

Solutions

Caractéristiques

Le châssis de la fenêtre

Le châssis de la fenêtre sera de préférence en bois ou en PVC dont les qualités isolantes sont plus performantes que l’aluminium au niveau du bruit. En revanche ce dernier résiste mieux aux variations du temps, et restera ainsi plus étanche. En effet l’étanchéité entre la fenêtre et le mur est essentielle pour assurer une bonne isolation phonique.

Le choix du vitrage

Choisir du triple vitrage n’est pas une obligation, car un double vitrage très épais peut être tout aussi performant voire davantage qu’un triple vitrage. Nous vous déconseillons d’opter pour un simple vitrage. En effet, il ne permet pas de garantir le confort thermique de votre logement. Un double vitrage est donc à privilégier, à condition de choisir des verres d'épaisseurs différentes et une lame d'air importante.

La pose de volets roulants

Cette solution permet de renforcer l’isolation phonique, mais d’avantage de l’intérieur vers l’extérieur que l’inverse.

 

L’isolation phonique vis à vis des bruits aériens extérieurs peut être réalisée à titre individuel par chaque copropriétaire ou à titre collectif, par exemple à l’occasion d’un ravalement de façade. Il faut compter au moins 70 € par m² pour réaliser une isolation phonique des fenêtres et des vitrages.

 

Dans la mesure où les nouvelles fenêtres ne sont pas identiques à ce qui existait auparavant, l’aspect extérieur du bâtiment est alors modifié et une décision de l’assemblée générale des copropriétaires est nécessaire pour autoriser un tel changement. Celle de la mairie également, par le dépôt d’une demande préalable de travaux.

 

Isolation vis à vis des bruits intérieurs : par le plafond

Pour se protéger des bruits aériens causés par les occupants du logement du dessus, l’isolation phonique peut être réalisée par le plafond. Si la pose de fibres végétales telles que la laine de verre ou la laine de roche est à la fois efficace et peu onéreuse, la mousse polyuréthane est plus performante. La meilleure solution reste toutefois la réalisation d‘un faux plafond qui permet de créer un espace entre la suspente et le plafond et d’y loger un isolant.

 

Toutefois cette solution possède un effet moindre sur les bruits d’impact, à moins de désolidariser le faux plafond du plafond pour éviter que les vibrations ne se propagent. Il faut compter au moins 20 € par m² pour réaliser une isolation phonique par le plafond.

 

Isolation vis à vis des bruits intérieurs : par le plancher

L’isolation par le plancher, par exemple par la pose de moquette ou mieux par celle d’un parquet flottant, permet de réduire les bruits d’impact ou les bruits aériens mais elle reste plus difficile à mettre en œuvre car elle nécessite l’accord du copropriétaire du dessus.

 

L’isolation par le plafond comme par le plancher ne peuvent être que des initiatives individuelles et sont difficilement possibles collectivement pour l’ensemble de la copropriété. Il faut compter au moins 50 € par m² pour réaliser une isolation phonique par le plancher.

 

Intervention d’un acousticien

Nous vous conseillons de comparer plusieurs devis avant de choisir votre acousticien pour réaliser l’isolation phonique de votre appartement ou de l’ensemble de la copropriété.

 

Type d’intervention

Prix TTC

Etude acoustique

entre 120 et 200 €

Diagnostic complet

entre 250 et 550 €

Etude poussée à l’ensemble de l'immeuble

plus de 1 000 €

Isolation des murs

dès 10 € par m²

Isolation des planchers

dès 50 € par m²

Isolation des plafonds

dès 20 € par m²

Isolation des fenêtres et des vitres

dès 70 € par m²

 

Veuillez noter que lors d’une étude acoustique, l’acousticien se charge d’identifier les sources de bruit qui gênent les résidents au quotidien. Pour cela, il sonde l’ensemble des parois (murs, plafonds et planchers). Il peut ainsi analyser comment et pour quelles raisons les bruits se transmettent.

 

Pour la mise en place d’un projet d’isolation phonique, l’acousticien réalise un diagnostic complet qui lui permet de faire des recommandations précises quant aux dispositions à prendre. Ces prix sont valables lorsque les précédents travaux d’isolation phonique ont été réalisés sur l’ensemble de la copropriété. En effet, s’il y a différents niveaux d’isolation au niveau des appartements et des parties communes, son tarif peut grandement varier selon la taille de la copropriété.

 

Pour un seul appartement, le prix d’un diagnostic acoustique ne dépasse en moyenne jamais les 700 €. Lorsque l’ensemble de l’immeuble est concerné, il faut toutefois comptez plus de 1 000 €.

 

Attention aux travaux sans autorisation

Certains travaux peuvent altérer l’isolation acoustique et engendrer des troubles de voisinage. La pose de carrelage est ainsi souvent interdite par le règlement de copropriété car susceptible de provoquer des nuisances sonores.

Dans une telle situation, le copropriétaire victime de nuisances a la possibilité d’agir en justice contre le copropriétaire auteur du trouble. Le juge civil pourra alors condamner celui-ci à réaliser des travaux d’isolation phonique ou à déposer un carrelage posé malgré l’interdiction du règlement de copropriété.

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