Repeindre une cage d’escalier

Au moment de repeindre une cage d’escalier dans une copropriété, trois types de questions se posent : celle des procédures à suivre pour faire voter la résolution en assemblée générale, la manière de répartir le coût de ces travaux entre les différents copropriétaires, et, bien sûr, le choix de la peinture.

Repeindre une cage d’escalier
Repeindre une cage d’escalier

La cage d’escalier : une partie commune

La cage d’escalier d’un immeuble fait partie des parties communes de la copropriété. A ce titre, les travaux qui l’affectent doivent suivre les mêmes règles que les autres éléments communs, qu’il s‘agisse de travaux d’entretien, de réfection ou rénovation. Un copropriétaire seul ne peut donc pas décider de repeindre tout ou partie de la cage d’escalier comme bon lui semble, quel que soit l’état du revêtement mural de la cage d’escalier. Veuillez noter que tous les copropriétaires sont concernés par les travaux affectant la cage d’escalier, y compris ceux des lots situés au rez de chaussée.

 

La durée de vie d’une peinture qu’elle que soit sa qualité n’est pas illimitée. Pour ne pas réduire la plus valus des appartements des copropriétaires, il est important de garder les parties communes menant à ces logements en bon état. Toutefois, il ne s’agit pas toujours des priorités financières d’une copropriété. De nombreuses agressions peuvent venir fragiliser encore plus rapidement la peinture d’une cage d’escalier :

  • les graffitis ;

  • les traces de mains et de pieds ;

  • les passages répétés ;

  • les coups lors des déménagements (frottement des meubles, etc.) ;

  • et autres salissures plus ou moins naturelles.

 

Dans les parties communes de la copropriété, il est conseillé de refaire les peintures une fois tous les 10 ans. En effet, mieux vaut ne pas trop attendre, puisque les travaux de rénovation d’un revêtement particulièrement abîmé sont plus longs et plus coûteux. De plus, il ne faut pas oublier que le rôle d’une peinture murale dispose de plusieurs rôles. Son aspect esthétique et décoratif est primordial, mais une peinture murale permet également de protéger le mur et son isolation. Si des fissures apparaissent, ce sera également le moment de s’en occuper.

 

Commencer par la préparation du support

Avant de repeindre une cage d’escalier, il est primordial de préparer le support. Cette étape consiste à nettoyer le mur et à l’aplanir afin qu’il soit dépourvu de tout défaut et de toute aspérité pour accueillir les nouvelles couches de peinture dans de bonnes conditions. Selon le revêtement de mur existant dans la cage d’escalier de l’immeuble, il est parfois nécessaire de procéder à une dépose (moquette murale, carrelage, etc.).

 

La préparation du mur permet de garantir :

  • la bonne adhésion de la peinture au moment de l’application et dans le temps ;

  • une finition visuelle correspondant à vos attentes (lisse et sans défaut).

 

Les différentes étapes de préparation

Caractéristiques

Lessiver les murs

Bien nettoyer les murs permet d’ôter toutes les salissures auxquelles la peinture est susceptible d’adhérer. Si ces salissures se décrochaient par la suite, la peinture partirait avec. Il faut donc frotter avec une éponge humide, voire parfois poncer le mur.

Boucher les trous et les fissures

Afin d’éviter que les défauts du mur ne restent visibles après l’application de la peinture, il est important de boucher les trous et les fissures au préalable. Pour cela, il faut commencer par les gratter afin de faire tomber les bouts de parois encore friables, puis de les boucher avec un enduit de rebouchage adapté.

Appliquer un enduit monocouche ou bicouche

Après l’application d’un enduit de rebouchage, nous vous conseillons d’appliquer un enduit de lissage qui viendra gommer les aspérités plus légères du mur. Les produits bicouches permettent généralement d’obtenir un meilleur résultat que les enduits monocouches.

 

Attention, veuillez noter que si votre immeuble a été construit avant le 1er janvier 1949 et que les peintures n’ont jamais été refaites ni testés jusqu’alors, il est obligatoire de faire réaliser un diagnostic plombpar un diagnostiqueur qualifié. Le diagnostic amiante concerne quant à lui tous les immeubles construits avant 1997.

 

Le plomb et l’amiante sont des éléments désormais interdits dans les nouvelles peintures. Toutefois, ils étaient massivement présents dans celles datant de ces époques-là. Afin d’éviter les risques sur la santé suite à une ingestion ou une inhalation, il est important que ces diagnostics soient réalisés avant de repeindre la cage d’escalier de la copropriété.

 

Choisir la peinture

Pour les revêtements muraux des parties communes, la peinture reste une solution de choix en copropriété. De nombreuses possibilités sont en effet rendues possibles, aussi bien concernant les coloris que le type de finition. Entre le brillant, le mat et le satiné, il faut connaître les caractéristiques de chacune de ces finitions pour ne pas faire d’erreur. En effet, une cage d’escalier va paraître plus lumineuse ou plus sombre en fonction du coloris choisi, mais aussi en fonction de la finition choisie. Voici comment faire votre choix :

  • Une finition mate absorbe la lumière. La cage d’escalier semble donc moins lumineuse. Les imperfections du mur sont invisibles. Cette solution convient pour des murs blancs, si l’éclairage naturel est suffisant.

  • Une finition brillante reflète la lumière. La cage d’escalier sera alors naturellement plus lumineuse. Par contre, les imperfections du mur seront également nettement plus visibles. Cette solution convient si la préparation du support avant l’application de la peinture est faite avec le plus grand soin.

  • Une finition satinée est la solution intermédiaire entre le mat et le brillant. En effet, une partie seulement de la lumière est absorbée. Dans une cage d’escalier particulièrement éclairée, ce peut être une solution pour bénéficier d’une luminosité plus douce et légère.

 

Très salissante, une peinture finition mate reste toutefois déconseillée pour une cage d’escalier et mieux vaudra privilégier une finition brillante.

 

Quelle couleur choisir pour une cage d’escalier ?

Le choix de la peinture et de la couleur des murs, du plafond et des plinthes revient le plus souvent au conseil syndical, qui peut en décider sans consulter les copropriétaires.

Pour que ces derniers puissent être consultés, le mieux est d’aborder le sujet lors de l’assemblée générale qui vote les travaux et de demander à un consultant décorateur d’être présent pour exposer les avantages et inconvénients des différentes teintes envisagées, en fonction de l’orientation du bâtiment et de l’ensoleillement et éclairage des parties communes, du style de l’immeuble et des autres éléments de décoration ou des équipements présents.

 

Bien souvent le blanc est choisi pour le plafond, alors que les murs peuvent être teintés, mais de préférence de couleur claire pour offrir une appréciable luminosité. Les plinthes peuvent être de couleur contrastante, dans la même tonalité que les autres éléments de couleur du bâtiment : portes, poignées etc.

 

Quel type de peinture choisir ?

Si pour un particulier, la tendance est à utiliser de la peinture acrylique, moins odorante et moins toxique, la peinture à l’huile (ou plus communément appelé aujourd’hui : peinture glycéro) reste celle qui sera privilégiée pour un immeuble d’habitation collectif, en raison de son rendu et sa meilleure tenue dans le temps que lui offre sa grande résistance qui s’adapte à tous types de supports.

Dans certains cas, on pourra lui préférer une peinture spécifique pour des supports particuliers comme le béton ou encore le bois.

 

Types de peinture

Caractéristiques

Peintures murales classiques

peintures glycéro (ou en phase solvant, également appelées peinture à l'huile)

le white-spirit est le solvant le plus utilisé, mais il peut aussi s’agir de l’essence de térébenthine, etc.

peintures à l'eau (ou en phase aqueuse)

l’eau est le solvant utilisée pour les peintures acryliques et vinyliques

Peintures murales mixtes

peintures à base de résine

peinture acrylique en phase solvant

peinture glycérophtalique en phase aqueuse

 

Toutes ces peintures ne sont pas adaptées au même usage. Ainsi, une peinture acrylique est à privilégier pour sa facilité d’application et pour sa tenue dans le temps. En effet si de la peinture vient tacher la rampe d’escalier, elle se nettoie facilement à l’eau. De plus, la teinte de la peinture reste stable dans le temps et ne jaunit pas s’il s’agit de blanc. Compatible avec des murs intérieurs et des murs extérieurs, la peinture acrylique sèche rapidement, ce qui peut être une contrainte lors des travaux dans votre cage d’escalier.

 

Une peinture glycéro s’adapte également aux murs intérieurs et extérieurs de la copropriété et elle est parfaitement adaptée aux cages d’escalier puisqu’il s’agit d’une peinture compatible avec les lieux à fort passage. De plus, elle sera facile à nettoyer puisqu’elle est lessivable. La peinture glycéro prend plus de temps à sécher. Elle est ainsi plus facile à installer. Les résidents devront toutefois faire attention pendant les travaux afin de ne pas laisser de trace sur eux ou sur les murs. Veuillez toutefois noter que la préparation du support doit être faite avec encore plus de minutie que pour une peinture acrylique.

Il est préférable que votre cage d’escalier soit facilement ventilable car l’application d’une couche de peinture glycéro dégage une forte odeur.

 

Prix pour faire peindre une cage d’escalier

Si les copropriétaires décident de faire peindre ou repeindre une cage d’escalier lors d’une assemblée générale, il faut savoir que le coût de la rénovation de la cage d’escalier comprend des frais de fournitures et de main d’oeuvre :

 

Postes de dépense

Prix TTC

Peinture vinylique bicouche

entre 1 et 5 € TTC au m² par couche

Peinture acrylique (monocouche ou bicouche)

 entre 2 et 10 € TTC au m² par couche

Peinture glycérophtalique (monocouche ou bicouche)

 entre 2 et 10 € TTC au m² par couche

Main d’oeuvre

entre 30 et 80 € HT par m²

 

Le prix de la main d’oeuvre peut osciller entre 30 et 80 € HT par m² en fonction de la complexité des travaux. En effet, repeindre une cage d’escalier est beaucoup plus compliqué que de repeindre une pièce normale. Il sera parfois nécessaire d’installer des échafaudages pour atteindre le haut du mur, etc.

 

Dans la majeure partie des cas, le peintre en bâtiment ou l’entreprise spécialisée sollicité facture également des frais de déplacement. Un forfait de 30 € TTC est généralement appliqué.

 

La répartition des frais en copropriété

En copropriété, les travaux de rénovation des peintures d’une cage d’escalier appartiennent à la catégorie des charges générales. Selon l’article 10 de la loi du 10 juillet 1965 qui détermine le fonctionnement des copropriétés, les charges générales doivent être supportées par l’ensemble des copropriétaires en proportion de leurs tantièmes de copropriété. Cela signifie que le syndic de copropriété doit obligatoirement organiser une assemblée générale, au cours de laquelle le sujet sera voté.

 

Quant à la majorité nécessaire pour ce type de projet, deux cas de figure sont possibles :

  • La majorité de l’article 24 de la loi du 10 juillet 1965 sera suffisante pour les travaux de rénovation des peintures d’une cage d’escalier s’il s’agit d’une rénovation à l’identique visant simplement à la conservation de l’immeuble.

  • La majorité absolue de l’article 25 sera toutefois nécessaire si les travaux de rénovation des peintures de la cage d’escalier concernent une amélioration ou une transformation de l’immeuble.

 

Pour obtenir la majorité de l’article 24, seule la majorité des voix des personnes présentes ou représentées lors de l’assemblée générale sera nécessaire. Cela signifie que les copropriétaires absents et non représentés ne seront pas comptabilisés.

 

A contrario, pour obtenir la majorité de l’article 25, les copropriétaires absents et non représentés sont également comptabilisés. Ainsi, dans un immeuble où le taux d’absentéisme est élevé lors des assemblées générales, il sera relativement compliqué d’obtenir l’accord nécessaire à la réalisation des travaux. Le syndic de copropriété devra alors mener un exercice de sensibilisation des copropriétaires afin d’essayer d’augmenter le taux de présentéisme lors des réunions.

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