A quoi sert le traitement de l’air dans un immeuble ?
L’air intérieur doit parfois subir des traitements afin de ne pas avoir des effets néfastes sur la santé. Dans les parties communes et les parties privatives de la copropriété, l’air n’est pas complètement sain.
Si une VMC simple flux, une VMC double flux ou encore une grille d’aération de fenêtre, sont des éléments qui permettent de renouveler l’air à l’intérieur d’un logement, cela ne suffit pas à garantir la qualité de l’air intérieur. L’air vicié intérieur est en effet remplacé par l’air extérieur souvent :
- chargé par des polluants atmosphériques :
○ de gaz d'échappement provenant de la circulation ;
○ de particules fines ;
○ de composés organiques volatils (COV) ;
○ des odeurs désagréables ;
○ de fumées provenant des conduits de cheminées des habitations environnantes, etc.
- amenant un excès d’humidité au sein du logement.
Le traitement de l’air dans un immeuble peut coûter jusqu’à 6 000 € pour un logement.
Le diagnostic de Qualité de l'air Intérieur
Pour mesurer la qualité de l'air respirée par les résidents au sein de leur appartement, il est possible de mettre en place un diagnostic de Qualité de l'Air Intérieur (QAI). Cette étude réalisée par un professionnel au sein de la copropriété permet de mesurer et d'analyser la qualité de l'air intérieur. Cette démarche est indispensable pour savoir s'il est nécessaire de mettre en place ou non une solution de traitement de l'air et si oui, laquelle.
Le traitement de l'air
Une opération de traitement de l'air consiste à améliorer la salubrité des habitations. La qualité de l'air est indispensable pour la santé des résidents, mais également pour la durabilité du mobilier, des peintures et autres revêtements.
Le traitement de l'air permet de traiter trois types de contamination de l'air :
- les particules ;
- I'humidité ;
- les bactéries et champignons.
Par particules s'entendent : les poussières et les pollens présents dans l'air. Les poussières proviennent aussi bien de la combustion de tout type d'éléments que des industries où de la circulation. Ces particules trouvent aussi leur source dans le bricolage, le tabagisme, les jardins, les vêtements, etc.
L’humidité n'est pas un problème uniquement lorsqu'il y en a trop dans l'air. L'humidité est également problématique lorsqu'il y a en a trop peu. Ainsi, un air intérieur trop sec sera inconfortable pour les résidents de la copropriété. Ainsi, les problèmes liés à l'humidité sont les suivants :
- inconfort respiratoire des résidents ;
- permet aux insectes, aux bactéries, aux champignons et aux moisissures de proliférer dans un habitat qui leur convient ;
- augmente la facilité de fixation des pollens.
Les bactéries et champignons sont des éléments qui prolifèrent aisément dans les immeubles en copropriété moyennant certains facteurs, comme l'humidité notamment. Leur présence et leur prolifération peuvent avoir des conséquences graves sur un bâtiment : jusqu'à le rendre insalubre si non traité à temps.
Air intérieur de mauvaise qualité |
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Les risques pour la santé des habitants |
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Les risques pour la santé du bâtiment |
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Le taux d’humidité conseillé dans un logement mais aussi dans le bâtiment de la copropriété en général est d’un minimum de 40 %. Un taux inférieur à 30 % est mauvais pour la santé et peut même engendrer des difficultés respiratoires. A l'intérieur du bâtiment, la vie sera confortable tant que le taux d’hygrométrie dans l’air ne dépasse pas les 70 %.
Traitement de l’air en copropriété : les solutions
Diverses techniques peuvent être mises en place dans la copropriété par un professionnel du traitement de l'air pour améliorer la qualité de l'air dans votre immeuble.
Les différentes solutions à mettre en place sont les suivantes :
- la ventilation simple flux ;
- la ventilation double flux ;
- la VMC thermodynamique* ;
- la VMC hygroréglable ;
- la VMI (Ventilation Mécanique par Insufflation) ;
- la VMP (Ventilation Mécanique Ponctuelle) ;
- la CTA (centrale de traitement de l’air), etc.
Certaines de ces solutions permettront à la copropriété de traiter les problèmes liés à la qualité de l'air et les problèmes d'humidité en même temps. La configuration du bâtiment, notamment, sera prise en compte par le professionnel pour définir la solution adaptée pour traiter l'air du bâtiment.
Il existe également des appareils ne nécessitant aucune pose comme nous l’expliquons ci-après.
*La VMC thermodynamique est un système écologique combinant une pompe à chaleur et un échangeur de chaleur.
Le traitement de l'air en construction et en rénovation
Tout bâtiment en construction doit respecter les normes fixées par la RT 2012. Mettre en place une solution adaptée pour le traitement et le renouvellement de l'air de l'ensemble des appartements de l'immeuble fait partie de ces normes. Ces deux démarches sont indispensables puisque la RT 2012 exige également la perméabilité de l'enveloppe du bâtiment.
En rénovation, la démarche est différente mais partage les mêmes objectifs. Ainsi, lors de la rénovation lourde de l'immeuble, il sera important de procéder à une mise en conformité du bâtiment. Dès lors que les professionnels interviennent sur le gros oeuvre, les solutions de renouvellement de l'air en place où à mettre en place seront à incorporer au projet.
Traitement de l’air en copropriété : les appareils
Pour certains polluants, la seule solution de traitement de l'air vicié est d’aérer le logement et les parties communes de l'immeuble. Ce sera notamment le cas pour :
- le radon ;
- les composés organiques volatils, etc.
Ces derniers, les COV peuvent être présents dans le mobilier, dans les revêtements, dans les peintures, etc.
Les différents appareils permettant d'assainir l'air pour les autres polluants potentiellement présents dans la copropriété sont les suivants :
- la centrale de traitement de l’air ;
- la ventilation mécanique par insufflation ;
- le purificateur d’air ;
- le décontamineur ;
- l’ioniseur ;
- le déshumidificateur ;
- l’humidificateur d’air ;
- les purificateurs-décontaminateurs-ioniseurs.
La centrale de traitement de l’air
Le principe de la centrale de traitement de l’air (CTA) est d’extraire de l’air provenant de l’extérieur et de le filtrer avant de le faire entrer dans un logement. Le filtrage de l’air permet de ne pas laisser passer :
- les composants organiques volatils (COV) ;
- les gaz d’échappement liés à la circulation ;
- les fumées présentes dans l’air.
Il existe de nombreux modèles de centrale de traitement de l’air. Certaines sont dotées de performances complémentaires consistant à réchauffer l’air entrant ou à le refroidir. On parle alors de centrale de traitement de l’air double flux. Il s’agit d’une solution de chauffage d’appoint en hiver et de climatiseur d’appoint en été qui permet ainsi de faire des économies d’énergie.
En effet, c’est l’énergie de l’air chaud intérieur qui est récupérée afin de réchauffer l’air froid provenant de l’extérieur en hiver.
Certaines centrales de traitement de l’air permettent également d’humidifier l’air entrant au besoin. Cela permet d’éviter l’assèchement de l’air intérieur lorsque l’air extérieur est trop sec.
Le volume pris par une centrale de traitement de l’air dépend de la quantité d’air que l’équipement est capable d’emmagasiner. Comptez entre 3 500 et 6 000 € TTC pour équiper un logement d’un tel appareil.
La ventilation mécanique par insufflation
Les différents systèmes de VMC (Ventilation Mécanique Contrôlé) permettent d’extraire l’air vicié présent à l’intérieur d’un logement. Le principe de fonctionnement de la ventilation mécanique par insufflation (VMI) est inverse, raison pour laquelle elle porte également le nom de ventilation mécanique inversée.
Ainsi, au lieu d’extraire de l’air, la VMI en insuffle dans le logement depuis l'extérieur. Au préalable, cet appareil est en mesure de filtrer l’air entrant, ce qui permet au mécanisme d’assurer le traitement de l’air. De plus, la VMI préchauffe l’air afin de limiter les déperditions énergétiques dû à son mécanisme. Cela permet également d’éviter les sensations de courants d’air que les habitants ressentent lorsqu’une VMC simple flux est en fonctionnement.
Si vous choisissez d’équiper la copropriété d’une ventilation mécanique par insufflation, aucun autre appareil ne devra être installé en complément pour extraire l’air de la pièce. En effet, le phénomène d’extraction est géré entièrement par les bouches d’aération présentes dans les différentes pièces d’un appartement et par le système de ventilation présent dans les pièces humides. Si ces dispositifs ne sont pas en place, ils devront être installés afin de permettre le bon fonctionnement de la VMI.
Comptez entre 2 500 et 3 500 € pour équiper un logement d’une ventilation mécanique par insufflation.
Les purificateurs d'air
Afin de purifier l’air, ce type d’appareil fonctionne avec un filtre à particules fines. L’air ambiant y est ventilé. Les purificateurs d’air les plus performants disposent d’un filtre HEPA (High Efficiency Particulate Air), également appelé : filtre à particules aériennes à haute efficacité. Les capacités de ce type d’appareil permettent de filtrer des particules dont le diamètre est au moins de 0,3 microns. La haute performance de ce type de purificateur permet de ne passer l’air qu’une seule fois pour que soit capter par le filtre un minimum de 99,97 % des particules de ce diamètre ou d’un diamètre supérieur.
Le décontamineur
Ce type d’appareil est un système de traitement de l’air qui fonctionne par décontamination de celui-ci. il est équipé :
- d’un filtre HEPA ;
- de grilles actives ;
- et d’un filtre à charbon actif.
La composition d’un décontamineur a pour but de lui permettre d’éliminer tout type de polluants parmi lesquels : les moisissures, les bactéries, les champignons, etc. Pour décontaminer l’air, le décontamineur doit être en contact direct avec ces différents polluants. Ce principe de fonctionnement peut également utiliser des rayons ultraviolets.
L'ioniseur
Le principe d’ionisation est une solution de traitement de l’air qui permet de stériliser les particules présentes dans l’air. C’est par polarisation négative qu’un ioniseur peut ainsi purifier l’air. Il existe des modèles pour petits volumes qui conviendront parfaitement à l’usage dans une voiture et dans de petits espaces d’une capacité similaire. Comptez un minimum de 30 € à l’achat.
D’autres modèles sont capables de fonctionner dans des espaces plus grands, comme une pièce de vie, par exemple. Comptez un minimum de 70 € à l’achat.
Les déshumidificateurs
Les déshumidificateurs conviennent parfaitement bien pour capter l’humidité causée par le phénomène de respirations des habitants et des animaux présents dans le logement. L’évaporation (dans la salle de bains et la cuisine principalement, mais également lorsque vous étendez votre linge dans le salon, etc.) et la combustion sont deux autres causes faisant augmenter le taux d’humidité dans l’air d’un logement. Les solutions de traitement de l'air par déshumidification incluent différents appareils parmi lesquels on retrouve :
- les déshumidificateurs chimiques ;
- les absorbeurs d'humidité ;
- les absorbeurs électriques, etc.
L’usage d’un déshumidificateur chimique conviendra pour une petite pièce. Il fonctionne grâce à une cartouche abritant un composé chimique. Pour utiliser cet appareil au maximum de ces performances, il est nécessaire de procéder régulièrement au changement de cette cartouche, sans quoi, le déshumidificateur n’absorbe quasiment plus l’humidité de l’air ambiant. Ce sont les modèles les moins onéreux de la catégorie et il vous sera possible de trouver de tels déshumidificateurs à moins de 100 € TTC pour l’achat de ce type d’appareil.
Le rôle d'un absorbeur d'humidité est de récupérer l'eau présente dans l'air. Il la transforme ensuite via un processus de condensation. L’eau ainsi condensée est stockée dans un réservoir récupérateur qu’il faut ensuite vider manuellement. Toutefois ce type d'appareil n'est pas équipé d'un système de mesure et l'absorbeur d'humidité ne contrôle donc pas le taux d'humidité présent dans l'air. Ce qui peut avoir pour conséquence de trop assécher l'air. C'est un appareil qu'il faut mettre en route manuellement et qui ne doit pas fonctionner en continu mais uniquement quand la pièce est humide. Comptez entre 100 et 400 € TTC pour l’achat de ce type d’appareil.
Les modèles les plus performants sont les déshumidificateurs électriques. Leur capacité d’absorption permet de capter jusqu’à plusieurs litres d’eau présents dans l’air par jour. Leur prix est plus élevé, comptez un minimum de 200 € TTC pour l’achat de ce type d’appareil.
Il existe également des déshumidificateurs dont la puissance est bien plus importante. Leur usage sera notamment pratique si la copropriété dispose d’une piscine couverte à disposition des résidents. Pour un tel déshumidificateur comptez jusqu’à 3 000 € TTC pour l’achat de ce type d’appareil.
Les humidificateurs d'air
Contrairement au déshumidificateur, le principe de fonctionnement d’un humidificateur d’eau est d’humidifier un air ambiant trop sec. Les médecins déconseillent en effet de vivre dans un logement où le taux d’humidité est inférieur à 30 %. Lorsqu’un appartement est équipé d’un système de chauffage électrique, l’environnement est propice à un assèchement trop important de l’air. Cela peut également être causé par un système de chauffage central.
L'humidificateur d’air permet ainsi de remonter le taux d’humidité dans l’air à une valeur confortable pour les habitants, généralement située entre 40 et 70 %.
Il existe des humidificateurs qu’il faut installer entre les éléments du radiateur électrique. Toutefois, il s’agit d’une solution peu fiable puisque l’appareil n’est pas équipé d’un système lui permettant de mesurer et d’analyser l’hygrométrie réelle de la pièce. De plus, ce type d’humidificateur fonctionne qu’en hiver lorsque les radiateurs sont allumés.
Les humidificateurs d'air avec hygrostat sont donc davantage conseillés en copropriété. L’hygrostat est un appareil capable de mesurer le taux d'humidité présent dans la pièce en temps réel. Son usage n’est en aucun cas lié au fonctionnement du chauffage. Il s’agit ainsi d’une solution pour toutes les saisons. Prévoyez un investissement compris entre 30 et 1 000 € TTC pour l’achat de ce type d’appareil.
Pour 30 € et plus, vous disposerez d’un humidificateur basique compatible avec une petite pièce. La fourchette la plus haute convient pour les grands volumes. Il est rare de voir ce type de système dans une copropriété à destination d’habitat. Ce type d’humidificateur convient davantage pour des locaux professionnels.
Les purificateurs-décontaminateurs-ioniseurs
Le principe de ces appareils est de combiner différents types de traitement en une seule et même machine. Les purificateurs-décontamineurs-ioniseurs s'occupent ainsi de l'ensemble des étapes du traitement de l'air sans que plusieurs équipements doivent être installés dans chaque logement.
Il est conseillé de choisir un modèle disposant d'un capteur de QAI (Qualité de l'Air Intérieur). Ce dispositif de contrôle prend des mesures de la qualité de l'air en direct et permet à la machine de mieux s'adapter aux besoins réels du logement.
Comptez entre 350 et 450 € TTC (hors pose) pour l'achat d'un purificateur-décontamineur-ioniseur disposant de l'option QAI. Sans cette option, le prix d'achat sera inférieur à 300 € TTC (hors pose).
Prix du diagnostic préliminaire
Avant de mettre en place tout système de traitement de l’air en copropriété, il convient de faire venir un professionnel pour qu’il réalise un diagnostic de qualité de l’air intérieur (QAI). Pour couvrir l’ensemble de la copropriété, selon la taille de celle-ci, le professionnel aura besoin de plusieurs heures au minimum et plusieurs jours pour un grand immeuble pour prélever tous les échantillons nécessaires à son analyse.
Il devra en effet mesurer la quantité de polluants dans les parties privatives et les parties communes. Les logements exposés au nord pouvant favoriser davantage que les appartements exposés au sud les problèmes de qualité de l’air. De plus, tout dépend des habitudes de chaque résident et des équipements de chacun dans leur logement.
Type d’intervention |
Prix TTC |
Diagnostic préliminaire de la qualité de l'air d’un logement |
100 à 200 € |
L’analyse des échantillons se fait en laboratoire. Il faut donc attendre que l’expert ait les résultats avant de pouvoir connaître les recommandations proposées à la copropriété. Suite à un diagnostic de qualité de l’air intérieur (QAI), il faut parfois :
- entièrement remplacer le système de traitement de l’air de l’immeuble, voire le penser autrement ;
- uniquement ajouter des équipements complémentaires aux systèmes existants.
Une fois les résultats de l’expert reçus, il est possible de lui demander conseil ou de se tourner vers un climatiseur pour lui demander d’intervenir. La lecture des analyses conclues via un diagnostic de qualité de l’air intérieur (QAI) lui permettra de proposer des solutions adaptées à la copropriété.
Prix du traitement de l’air
Pour connaître le prix du traitement de l’air de l’ensemble de la copropriété, il faut prendre en compte le type de technique choisi, le matériel nécessaire à la réalisation de l’intervention, le nombre de logements concernés, la surface des parties communes concernées, le prix d’éventuels équipements de traitement de l’air au quotidien, ainsi que le prix de la main d’oeuvre et les frais de déplacement du professionnel.
Ce type de besoin comprend des solutions dont les prix vont de 30 € TTC, pour un simple humidificateur d’air d’entrée de gamme, jusqu’à plus de 5 000 € TTC pour le prix d’une centrale de traitement de l’air.
Plus le logement sera grand, plus l’appareil choisi devra être en mesure d'engranger des quantités d’air suffisantes pour satisfaire aux besoins de l’appartement.
Prix du traitement de l’air par appareil
Chaque appareil est fabriqué en de nombreux modèles dont les différentes options dont ils sont agrémentés a une incidence considérable sur le prix d’achat. Par exemple, deux systèmes de ventilation différents permettant de traiter la même quantité d’air peuvent être à des prix fondamentalement différents. Ce sera le cas de la ventilation hygroréglable dont le prix est bien plus élevé que la ventilation auto-réglable.
Type de système de traitement de l’air |
Prix TTC |
Humidificateur d’air |
30 à 1 000 € |
Déshumidificateur |
100 à 750 € |
Centrale de traitement de l’air (CTA) |
3 500 à 6 000 € |
Ioniseur pour voiture et petits espaces |
30 € minimum |
Ioniseur pour une pièce de vie |
70 € minimum |
VMI (ventilation mécanique par insufflation) |
2 500 à 3 500 € |
Purificateur-décontaminateur-ioniseur sans QAI (capteur de Qualité de l’Air Intérieur) |
200 à 300 € |
Purificateur-décontaminateur-ioniseur avec QAI (capteur de Qualité de l’Air Intérieur) |
350 à 500 € |