Fonctionnement d’une VMC double flux
Si les VMC simple flux et double flux permettent de renouveler l’air dans les pièces humides par extraction, ce sont des systèmes qui disposent de la double capacité de retirer l’air impur des logements combinés à la particularité d’introduire de l’air neuf à l’intérieur de celui-ci. Les allergènes, les pollens, les polluants et les poussières présents dans l’air sont filtrés afin de ne pas pénétrer dans l’appartement, ce qui garantit la qualité de l’air.
Une ou deux fois par an, il convient de changer le filtre afin d’entretenir le matériel et lui donner davantage de chance en termes de durabilité.
Préchauffer et refroidir l’air neuf entrant
Lorsque l’air impur est envoyé à l’extérieur, le système de ventilation d’une VMC double flux possède la capacité supplémentaire de récupérer la chaleur présente dans cet air expulsé. Les calories de l’air vicié servent ensuite à rendre l’air froid entrant plus chaud pendant les saisons froides et plus froid pendant les saisons chaudes. Ce principe permet de récupérer de 70 à 90 % de la chaleur en hiver et est inversé en été.
La température de l’air insufflé dans un logement par une VMC double flux se calcule ainsi :
T° insufflée = Efficacité X (T° air extrait ou vicié – T° extérieure) + T° extérieure
L’efficacité varie d’un modèle à un autre et pourra être un critère de choix des copropriétaires pour équiper leurs logements. Le tableau ci-dessous prend l’exemple d’une VMC double flux dont le fabricant estime son efficacité à hauteur de 80 %.
Système de VMC |
Simple flux |
Double flux (modèle avec efficacité de 80 %) |
||||
Saison |
En hiver |
En été |
En hiver |
En été |
||
Température de l’air extérieur |
-15°C |
0°C |
30°C |
-15°C |
0°C |
30°C |
Température de soufflage* |
13,8°C |
16,8°C |
22,8 °C |
|||
Température du logement |
19°C |
19°C |
23°C |
19°C |
19°C |
23°C |
Différences de températures (air intérieur et air insufflé) |
34°C |
19°C |
7°C |
5,2°C |
2,2°C |
0,2°C |
Ressenti des résidents |
situation inconfortable |
situation confortable |
||||
Conséquences sur le logement |
refroidi le logement |
réchauffe le logement |
réchauffe le logement |
refroidi le logement |
*Ne descend normalement jamais en dessous de 10°C pour une VMC double flux.
Lors de la sélection d’un modèle de VMC double flux, il est fortement conseillé de privilégier ceux disposant d’un échangeur dont l’efficacité est de 85 %. Attention, tous les équipements ne disposent pas d’un échangeur bipassé. Cette fonction est toutefois indispensable pour que l’air insufflé dans le logement ne soit pas chauffé en été, comme c’est le cas en hiver.
Pour éviter des déperditions énergétiques trop importantes en hiver, il peut être indispensable d’éteindre une VMC simple flux lorsque la température extérieure est trop faible. Ce problème n’existe pas avec une VMC double flux.
Le débit d’air d’une VMC double flux
Les principales pièces concernées par l’installation d’une VMC double flux sont les salles de bains, les cuisines et les buanderies. Le débit d’air ne sera pas le même selon les pièces, pour cela il faut donc moduler les réglages afin de l’adapter.
Le débit d’air = le volume d’air en m3 diffusé par l’appareil en une heure (h)
L’installateur des VMC double flux de la copropriété pourra vous aider à dimensionner le débit d’air adapté aux pièces des différents logements. Pour cela, un anémomètre lui permettra des réglages en lien avec les besoins de la copropriété.
Lorsque le débit d’air est surdimensionné, les résidents ressentent un assèchement de l’air inconfortable. De plus, une surconsommation inutile de l’appareil est alors effective.
Choisir une VMC en copropriété
L’humidité dans les logements prend sa source dans la vapeur présente dans l’air. Celle-ci se crée au quotidien, principalement dans la cuisine et la salle de bains, mais également dans l’ensemble de l’appartement via la respiration des habitants.
En copropriété, qu’il s’agisse de la construction du bâtiment ou de sa rénovation, il est possible de globaliser les travaux d’installation d’une VMC double flux à l’ensemble des lots. Pour cela, le passage de gaines doit être possible. Il sera également indispensable que la copropriété détienne un local technique ou, à défaut, puisse en créer un. Il existe :
- des VMC simple flux autoréglable ;
- des VMC simple flux hygroréglable ;
- des VMC double flux statiques ;
- des VMC double flux thermodynamiques ;
- des puits canadiens ;
- ainsi que des VMR (ventilation mécanique répartie).
Le principal critère de choix de la copropriété sera l’isolation acoustique des gaines. Pour que les résidents ne soient pas dérangés par le bruit des ventilateurs, il est conseillé de choisir un modèle indiquant au maximum 40 dB.
Parmi les modèles certifiés, vous trouverez la norme française, NF 205 ainsi que la norme allemande, Phi. Sachez que cette deuxième est plus exigeante que la première. Des modèles ayant obtenu l’une de ces deux normes vous proposeront des capacités au rendement satisfaisant. De plus, leur consommation électrique correspond à ce qui se fait de mieux en ce moment.
- Concernant les modèles répondant à la norme française, choisissez une VMC double-flux dont :
○ le rendement NF est supérieur à 90 % ;
○ et la consommation NF est inférieure à 50 W-Th-C.
- Concernant les modèles répondant à la norme allemande, et offrant des performances similaires, choisissez une VMC double-flux dont :
○ le rendement Phi est supérieur à 84 % ;
○ et la consommation Phi est équivalente à 0,30 Wh/m³.
En termes de gaines, optez plutôt pour des gaines rigides. Ce sont celles qui disposent de la plus grande longévité. Veillez à ce qu’elles soient isolées. Si elles ne le sont pas, de la condensation risquera d’apparaître et vous devrez faire face à des problèmes de moisissures au niveau de ces gaines, qui seront difficilement accessibles.
Des travaux importants
La mise en œuvre d’une VMC double flux prend de la place puisque l'installation de l’ensemble du système de gainage est indispensable. Si elle était inexistante dans le bâtiment, il faut que l’infrastructure en permette cette mise en place. A défaut, il faudra se tourner vers d’autres solutions.
Le choix de la position d’une VMC double flux dans un logement est primordial aussi bien pour optimiser ses performances que pour assurer le confort de vie des résidents. Les différents modèles mesurent entre 60 cm de large pour 1 mètre de haut et 80 cm de large, également pour une hauteur de 1 mètre.
Les installateurs vous proposeront des solutions d’intégration de cet appareil à un meuble. Ainsi, il peut être camouflé dans une armoire, par exemple, ou sous un escalier.
Dans la mesure du possible, lors de la pose des gaines, mieux vaut éviter les coudes.
Vote en assemblée générale
La présence d’un système de VMC dans l’ensemble de la copropriété offre la possibilité de diminuer efficacement la consommation énergétique des appartements et parties communes. En effet, sans système de ventilation, l’air est humide à l’intérieur du logement. En hiver, lorsque le chauffage fonctionne, il réchauffe plus rapidement de l’air sec que de l’air humide. Ce qui permet de faire des économies de chauffage allant jusqu’à 15 %.
Un système de ventilation peut déjà être présent dans la copropriété, toutefois si les canalisations sont vieilles, il est probable qu’elles provoquent des déperditions thermiques.
Pour installer une VMC double flux dans une copropriété, il existe 3 cas différents.
Type de travaux |
Majorité nécessaire |
VMC existante devant être remplacée ou réparée |
majorité de l’article 24 (voix des copropriétaires présents ou représentés) |
installation d’une VMC remplissant les clauses du règlement de copropriété |
majorité de l’article 25 (parmi les voix de tous les copropriétaires qu’ils soient présents, représentés ou absents), ou majorité de l’article 24 si lors du premier vote au moins un tiers des voix de tous les copropriétaires est atteint |
installation d’une VMC ne remplissant PAS les clauses du règlement de copropriété |
majorité de l’article 25 dans le cas où l’installation permet de faire des économies d’énergie |
VMC double flux statique
Cette installation sert uniquement à ventiler le logement et ne fournira aucune compétence en chauffage de l’habitation, excepté si une batterie post chauffage, électrique ou à eau chaude, est placée en amont de l’échangeur. Il s’agit en fait d’un fonctionnement similaire à celui d’un petit radiateur. Celui-ci est connecté au ballon d’ECS (eau chaude sanitaire). Le débit de ventilation a un réel impact sur la puissance utile de ce système. Un thermicien devra se charger de l’installation afin de garantir les capacités thermiques et acoustiques du système.
Comptez entre 3 000 à 6 000 € TTC (fourniture et pose pour un logement).
VMC double flux statique |
|
Avantages |
Inconvénients |
|
VMC double flux thermodynamique
Doté d’un échangeur thermodynamique, ce type de VMC est un système permettant d’utiliser l’énergie présente dans l’air afin de s’en servir soit pour préchauffer l’appartement ou l’immeuble, soit pour rafraîchir l’air. Il s’agit d’un système multi-énergie dont le prix est compris entre 7 000 et 15 000 € TTC (fourniture et pose pour un logement).
Ce système de ventilation mécanique contrôlée est plus complexe que le modèle standard précédent. Les capacités de la VMC double flux thermodynamique sont multiples :
- ventilation du logement ;
- chauffage de l’air entrant en hiver ;
- climatisation en été ;
- production d’eau chaude.
Si certaines VMC double flux thermodynamiques intègrent à leurs capacités la production d’eau chaude, c’est parce que le principe de ce type d’appareil est de se composer à la fois d’une VMC double flux et d’une pompe à chaleur.
Toutefois, la faible puissance de ces appareils fait qu’ils ne conviennent qu’aux bâtiments passifs. Une maison passive ou un immeuble passif correspond à tout logement bâti dans une zone climatique favorable avec des besoins en chauffage peu élevés.
VMC double flux thermodynamique |
|
Avantages |
Inconvénients |
|
La rentabilité de ce type de système est faible puisque les frais d’installation et d’entretien sont élevés. Cet appareil fournit toutefois un confort de vie pour les habitants.
Puits canadien
Lors de travaux de construction ou de rénovation, il peut être intéressant de coupler votre système de VMC double flux avec un puits canadien. Cet équipement supplémentaire permet de faire des économies d’énergie allant jusqu’à 20 %. Le confort thermique en est bonifié.
C’est un système qui se met plus facilement en place lors de la construction de la copropriété puisque le conduit doit être placé sous l’infrastructure du bâtiment ou sous le jardin, à 5 mètres maximum. En effet, pour préchauffer l'air entrant dans votre logement en hiver, ce système géothermique récupère les calories de la chaleur du sol. Tout au long de l’année, la température du sol avoisine les 10°C, ce qui permet d’obtenir une température très agréable en été, aussi efficace qu’une climatisation.
Dans les régions où le sol gèle en hiver, il faut privilégier l’installation d’un puits canadien à eau glycolée. Cet appareil coûte moins cher que le puits canadien à air. Les deux modèles proposent des performances thermiques similaires.
- Le puits canadien à eau fonctionne avec un circulateur d’eau et un échangeur. Si son conduit souterrain est plus long son diamètre est bien moindre.
- Plus couramment installé, le puits canadien à air a, quant à lui, besoin de pente pour l’évacuation des condensats. De plus, un professionnel devra s’occuper de la pose pour que les résidents ne soient pas exposés au risque de radon (gaz radioactif qui peut être présent dans le sol).
Puits canadien à air ou à eau |
|
Avantages |
Inconvénients |
|
Il s’agit d’une installation où la rentabilité se voit plus rapidement qu’avec les autres appareils présentés ci-avant. Toutefois, il doit être couplé avec une VMC double flux.
Comptez entre 2 500 à 12 000 € TTC (fourniture et pose pour un logement).
Prix d’une VMC double flux
Si un copropriétaire souhaite faire installer une VMC double flux dans son logement à titre individuel, voici les tarifs à prévoir en fourniture et pose par un professionnel RGE lorsqu’il s’agit d’une intervention réalisée après la construction du bâtiment (rénovation).
Modèles |
Prix TTC (fournitures et pose) |
VMC double flux statique |
3 000 à 6 000 € |
VMC double flux thermodynamique |
7 000 à 15 000 € |
Puits canadien à eau glycolée (seul) |
2 500 à 3 500 € |
Puits canadien à air (seul) |
3 000 à 4 000 € |
Puits canadien avec VMC double flux |
7 000 à 12 000 € |
En moyenne, le retour sur investissement est réalisé en moins de 10 ans. Pour savoir si la ventilation double flux est adaptée à votre copropriété, il est important de faire chiffrer vos économies de chauffage par un professionnel.
A titre de comparaison, l’installation d’une VMC simple flux dans les mêmes conditions, coûtera entre 400 et 1 500 € TTC (fourniture et pose).
Crédit d’impôt et aides de l’ANAH
L’installation d’une VMC double flux en copropriété ne donnera pas la possibilité à un copropriétaire individuel ou à l’ensemble d’entre eux dans le cadre d’un projet collectif, de bénéficier d’un crédit d’impôt pour rénovation énergétique. En effet, cette installation ne fait pas partie de la liste des équipements intégrés à cette aide.
Toutefois, une partie de cet investissement peut faire l’objet de subventions comme les aides de l’ANAH (Agence nationale de l'habitat), les aides délivrées par les CEE (Certificats d’Economies d’Energie), les aides proposées par les municipalités, les départements, les régions, etc., à la condition près que les travaux soient réalisés par un professionnel certifié RGE.
Entretenir une VMC double flux
La performance de la VMC double flux dans le temps dépend pour beaucoup de la qualité de son entretien.
- Le filtre doit être changé tous les 6 mois.
- Tous les 10 ans : l’échangeur et les bouches doivent être dépoussiérés et les conduits nettoyés par un professionnel.
Un filtre coûte environ 20 € TTC.
Attention, ces filtres devront être changés par les résidents. Il est important d’y penser pour éviter l’intervention d’un professionnel. Pensez toutefois à demander les références du modèle adéquat et les prix habituellement pratiqués à l’installateur lors de son intervention.
Améliorer l’isolation du bâtiment
Pour qu’un système de VMC double flux soit parfaitement optimal, il faut que l’isolation de l’enveloppe du bâtiment soit efficace, il s’agit aussi bien des murs, que des fenêtres, de la toiture et des sols. En effet, une bonne ventilation ne sera pas suffisante si les logements de l’immeuble disposent de ponts thermiques et de nombreuses déperditions énergétiques.
Afin d’améliorer les performances énergétiques de la copropriété, il est possible de procéder à l’installation d’un système de VMC double flux dans l’ensemble du bâtiment en incluant cette opération à celle du renforcement de l’isolation.
De plus, l’amélioration des performances énergétiques d’un bâtiment permet d’accéder à de nombreuses aides et subventions comme :
- l’éco-prêt à taux zéro ;
- les subventions de l’ANAH ;
- etc.
Trouver un professionnel
Pour bénéficier des aides de financement citées plus haut, mais aussi pour avoir un système de ventilation parfaitement installé, un copropriétaire, ou le syndic de copropriété s’il s’agit d’un projet collectif, devra contacter un professionnel ou une entreprise spécialisée en rénovation énergétique et en travaux d’isolation thermique avec certification RGE (Reconnu Garant de l'Environnement).
Passer par un professionnel du bâtiment pour les travaux permettra à la copropriété d’éviter les problèmes des ponts thermiques et assurer l’installation d’un système parfaitement adapté. Comparez les devis avant d’en signer un, à savoir que les installateurs ne vous proposant pas de se déplacer pour une étude technique ne sont pas à favoriser.
De plus, afin d’éviter les mauvaises surprises, il est conseillé au syndic de copropriété de demander au prestataire choisi une attestation de son assurance décennale.