Le toit est une partie commune
Le toit appartient aux parties communes de la copropriété : les travaux y afférant incombent au syndicat des copropriétaires.
Si la fuite intervient sur un toit-terrasse sur lequel a été concédé une jouissance privative, l’entretien et les réparations concernant le toit terrasse reste malgré tout à la charge du syndicat de copropriétaire.
Conformément à ses missions, c’est au syndic qu’il incombe de faire réaliser l’entretien et les travaux de conservation de l’immeuble et donc de sa toiture, en exécution des décisions du syndicat des copropriétaires.
Quelle procédure respecter ?
Dans le cas de travaux non urgents, le syndic doit convoquer une assemblée générale en portant à l’ordre du jour les travaux à réaliser. La convocation doit être accompagnée de trois devis relatifs à la réparation de la fuite.
Si l’assemblée des copropriétaires vote les travaux à réaliser, le syndic peut alors mettre en œuvre cette décision.
Si la fuite sur le toit de l’immeuble est constatée par le copropriétaire du dernier étage, celui-ci doit en avertir le syndic et lui demander, de préférence en lettre recommandée avec accusé de réception, d’inscrire la réparation à l’ordre du jour de l’assemblée générale.
Situation d’urgence
Le syndic peut se passer de l’accord de l’assemblée générale si la situation nécessite de faire réaliser urgemment des travaux pour sauvegarder l’immeuble. C’est en effet le cas si la toiture est endommagée et que les fuites sur le toit mettent en péril l’immeuble. En règle générale, toute fuite ou dommage sur la toiture est considérée comme urgente.
Dans une telle situation d’urgence, le syndic engage les travaux de réfection de la toiture sans attendre mais doit en informer le conseil syndical et lancer la procédure de convocation d’une assemblée générale qui procèdera à un vote de régularisation de la décision.
Qui paie les réparations ?
La toiture faisant partie des parties communes, les dépenses engagées pour sa conservation ou sa réfection incombent à l’ensemble des copropriétaires, au prorata des tantièmes détenus.
Dans le cas où le toit n’appartient pas à la copropriété mais uniquement à un seul copropriétaire, généralement celui du dernier étage, celui-ci est considéré comme une partie privative. C’est au copropriétaire qui en a la possession d’engager les travaux de réparation et d’en assumer la charge.
Conséquences de la fuite et dégât des eaux
Qui dit fuite, dit dégât des eaux et dommages matériels. C’est en principe l’assurance de la copropriété qui prend en charge les frais de recherche de fuite, si la cause n’est pas évidente, ainsi que les dégâts occasionnés par la fuite.
Si la fuite a entrainé un dégât des eaux dans un logement occupé par un locataire d’un copropriétaire, c’est l’assurance du locataire qui prendra en charge les frais de remise en état, conformément aux accords entre assurances de la convention CIDRE.
Dans tous les cas, les travaux de réparation ayant pour but de supprimer l’origine de la fuite et des infiltrations sont à la charge de la copropriété, qui répercutera les dépenses engagées dans les charges générales, elles-mêmes réparties au prorata des tantièmes détenus par chaque copropriétaire.
Fuite et responsabilité
La fuite d’eau au niveau du toit peut avoir plusieurs origines, soit que des travaux étaient déjà en cours sur la toiture, soit que l’entretien de cette dernière était au contraire insuffisant.
Fuite à l’occasion des travaux sur le toit
Si la copropriété a engagé des travaux de couverture et qu’à cette occasion, un dégât des eaux survient, par exemple dans le cas de l’absence de bâche ou si celle-ci est soulevée par le vent, la copropriété est responsable vis à vis du copropriétaire et peut être condamnée à mettre en état le logement ou à verser des dommages et intérêts si une perte locative ou une dépréciation du bien est constatée.
Il appartient dans ce cas à la copropriété de se retourner vers l’entrepreneur et son assureur si la faute lui incombe : mauvaise fixation d’un bâche ou absence de précaution visant à protéger le toit en l’absence de couverture.
Responsabilité du syndic en cas de mauvais entretien
La copropriété peut se retourner contre le syndic si la fuite d’eau est consécutive au mauvais entretien de l’immeuble. En effet le syndic est responsable de l’entretien et de la sauvegarde de l’immeuble et assurer sa bonne conservation fait partie de ses missions. L’absence d’entretien constitue donc une faute.
La responsabilité du syndic est notamment engagée si les travaux ont été votés en AG et qu’il n’a pas été assez diligent pour les entreprendre à temps.
Fuite et absence de réparation
En cas de fuite sur la toiture et de dommages sur un logement, si la copropriété reconnaît l’origine du sinistre mais n’entreprend pas de travaux, le copropriétaire concerné peut demander à ce que les réparations soient inscrites à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale afin que les travaux soient votés.
Si le vote est négatif, il lui reste la possibilité d’assigner le syndicat des copropriétaires en justice pour que les travaux soient ordonnés.