Comment créer un jardin ou un potager partagé dans ma copropriété ?

La vie en communauté apporte parfois des avantages considérables, comme le partage et l’échange. Créer un jardin ou un potager partagé dans les espaces communs extérieurs de l’immeuble participe à cet échange. De plus, le potager partagé permet de cultiver des légumes directement dans la cour de la copro, faisant ainsi profiter tous les participants de cette démarche !

Comment créer un jardin ou un potager partagé dans ma copropriété ?
Comment créer un jardin ou un potager partagé dans ma copropriété ?

Les avantages du jardin partagé

Qu’il s’agisse d’un jardin de détente aménagé avec des coins ombragés et des équipements extérieurs, ou bien d'un potager partagé, les copropriétaires apprécient généralement la démarche. En effet, ces espaces extérieurs sont généralement adoptés à l’unanimité par les occupants de l’immeuble.

 

Source de cohésion sociale, de détente et de bonne humeur, ces espaces permettent aussi d’apporter de la verdure dans les communs de la copropriété, tout en la rendant plus attractive pour les potentiels acheteurs ou locataires.

 

De plus, les potagers et jardins partagés sont autant de possibilités de laisser la créativité s’exprimer en cultivant, aménageant et en décorant les communs, tout en profitant d'un cadre naturel.

 


Où installer le potager dans sa copropriété ?

Aménager un potager partagé, comme un coin jardin d’ailleurs, nécessite de désigner l’espace accordé à ce projet. Cet espace est soumis à l’article 9, alinéa 1er de la loi 10 juillet 1965, qui énonce que chaque copropriétaire use et jouit librement des parties communes sous la condition de ne porter atteinte ni aux droits des autres copropriétaires, ni à la destination de l’immeuble.

 

Plusieurs possibilités s’offrent donc à vous selon la configuration de l’immeuble :

 

  • créer un potager en pleine terre ou dans des bacs lorsque l’immeuble dispose d’espaces verts ;

 

  • disposer des bacs et aménager le toit d’un immeuble avec de la verdure pour apporter plus de vie sur cet espace souvent délaissé par les copropriétaires. Il faudra toutefois s’assurer que le toit est praticable, mais aussi étanche avec une étude d’un expert avant d’entamer l’aménagement pour éviter tous les risques associés.

 

Dans tous les cas et pour que le potager partagé soit un dispositif pérenne, il faut s’assurer que l’exposition au soleil soit suffisante pour permettre de cultiver naturellement fruits, légumes et autres fleurs. De plus, un accès au réseau d’eau doit être prévu pour l’arrosage. Si ce n'est pas le cas, il sera nécessaire de prévoir des travaux et donc, des dépenses supplémentaires.

 


Un vote en assemblée générale

La création d’un espace partagé en extérieur, comme un jardin ou un potager, est soumise à un vote. Cette installation doit donc être ajoutée à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale où sera débattu le projet.

 

Le vote des copropriétaires se fait à la double majorité pour permettre l’accord du projet. Pourtant, on distingue deux cas de figure concernant les utilisations des espaces extérieurs partagés :

 

  • en présence d’un jardin partagé et utilisé uniquement par certains copropriétaires, l’affectation de la partie commune devient “spéciale”. Le règlement de copropriété doit donc être modifié. La répartition des quotes-parts est revue, tout comme la répartition des charges inhérentes aux parties communes ;

 

  • si les espaces jardins ou potagers partagés sont utilisés par l’ensemble des copropriétaires, les règles habituelles demeurent. Tous les copropriétaires ont les mêmes droits d’utilisation sur les espaces, mais aussi les mêmes obligations concernant l’entretien notamment. Là aussi, une modification du règlement intérieur de copropriété est indispensable pour établir les règles.

Établir des règles pour un usage sans conflits

Pour installer un jardin partagé ou un potager dans la copropriété, il est indispensable d’en passer par la modification du règlement de la copropriété. En effet, qu’il s’agisse d’une modification de l’affectation des communs pour ceux qui n'utilisent pas les jardins et potagers, ou bien pour définir les règles d’usage, cette étape ne peut être marginalisée.

 

Cette modification a pour but d’établir les règles d’usage. Ces dernières participeront donc à une utilisation des espaces partagés en toute sérénité par les copropriétaires. En effet, si ces espaces sont d’ordinaire destinés à être source de détente et d’échanges, ils peuvent vite devenir un problème lorsque les tâches ne sont pas bien réparties. Il ne faut pas que ce soit toujours les mêmes qui s’occupent des tâches ingrates, comme le désherbage par exemple.

 

Les règles peuvent aussi concerner les types de plantes autorisées à être plantées afin d’éviter les variétés dangereuses pour les animaux ou encore les enfants. La hauteur des plantes ne doit pas non plus gêner la visibilité de certains copropriétaires, ou ombrager l’intérieur de leurs appartements dans le cadre d’un aménagement d'un jardin avec des arbres par exemple.

 

On relève aussi toutes les règles qui concernent l’emplacement des potagers ou des bacs, qui ne doivent pas déranger les accès aux locaux, ni être un obstacle lors des déménagements ou gêner les accès PMR.

 

Dans tous les cas, il est judicieux d’embarquer le syndic, ou autre gestionnaire de la copropriété, avec vous dans le projet de jardin ou potager partagé.

 


Qui se charge de l’installation et de l’aménagement ?

L’aménagement de l’espace extérieur en potager ou en jardin partagé peut se faire de différentes manières. Il en est décidé lors de l’assemblée générale et du vote.

 

Les copropriétaires eux-mêmes peuvent mettre la main à la pâte pour un véritable projet partagé et associatif, mais il faut mobiliser l’ensemble des copropriétaires pour ne pas laisser tout le travail à certains d’entre eux. L’idéal reste donc de réaliser ce type de projet dans les copropriétés de petite taille.

 

Si les futurs jardiniers ne souhaitent pas aménager les communs par leurs propres moyens, il sera possible de faire appel à un jardinier professionnel ou un paysagiste, qui pensera le terrain dans les règles de l’art. Le hic restera les frais associés à la venue de ce professionnel.

 

Pour savoir qui fait quoi, il est intéressant de répartir les rôles en fonction des aspirations de chacun. Il faut donc poser les bonnes questions. Qui sait jardiner ? Qui veut apprendre et souhaite plonger les mains dans la terre ? Qui souhaite plutôt se charger des achats de graines, bulbes, matériaux et autres bacs ? Qui ne peut pas porter de charges lourdes ou rester longtemps baissé ? Bref, autant de questions qui assurent une gestion optimisée du futur jardin, et donc la production de fruits et de légumes pour tout le monde !

 

Qui paie ?

L’aménagement d’un potager partagé ou d’un jardin pour se relaxer implique un investissement. Ce dernier dépendra du projet, de la taille de la copro et donc de la superficie à aménager. Si un professionnel se charge des travaux, la note sera amenée à gonfler considérablement.

 

Et comme les questions financières peuvent vite tendre les relations entre les copropriétaires, il est indispensable que les choses soient claires dès le début avec un projet parfaitement détaillé lors de l’assemblée générale.

 

Partager les coûts à part égale entre tous les copropriétaires est la meilleure solution pour motiver les troupes à interagir avec les autres copropriétaires et s’investir dans le potager. Bien sûr, nous parlons ici de tous les copropriétaires concernés par le règlement de copropriété modifié après l’AG et le vote du projet.

 

Dans certains cas, et lorsque ses comptes sont sains, le syndic peut aussi participer en tout ou partie des frais inhérents à la réalisation de ce type de projet, notamment l’aménagement. Toutefois, un financement participatif hors syndic reste la solution la plus utilisée par les copropriétés qui ont déjà franchi le pas, et elles sont déjà nombreuses.

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