Bien choisir son isolant phonique
Que ce soit pour les murs, le sol, le plancher, etc., une bonne isolation phonique se compose nécessairement d’une structure poreuse. Cela permet d’amortir le bruit en le piégeant dans de l’air immobile d’une structure souple. Elle doit toutefois être assez rigide pour que l’attitude mécanique des parois fonctionne correctement. Il existe différents types d’isolation spécialisés dans la protection contre un type de bruit particulier. C’est-à-dire :
- l’isolation contre les bruits d’impacts ;
- l’isolation contre les bruits aériens ;
- la correction acoustique.
Un acousticien pourra vous aider dans votre projet de construction ou de rénovation afin de respecter les réglementations en vigueur en termes d’isolation phonique, mais également aller au-delà si besoin pour un confort acoustique encore plus élevé. Les produits et systèmes dont les performances sont suffisamment exigeantes sont évaluées en laboratoire agréé.
Les propriétés isolantes des matériaux
Les indices de performance d’isolation inscrits sur les équipements acoustiques correspondent aux normes européennes, ce qui permet de comparer tous les matériaux avec une mesure égale, quelle que soit leur surface d’application dans un bâtiment. Ils définissent leur capacité à affaiblir le son.
Type d’isolation |
Indice d’affaiblissement acoustique |
|
pour les bruits aériens |
Rw est exprimé en dB |
la performance d’affaiblissement acoustique du matériau est d’autant plus élevée lorsque Rw est élevé |
pour les bruits de choc ou bruits d’impact |
Δ Lw est exprimé en dB |
norme NF EN ISO 717-2 |
pour la correction acoustique |
exprimé en α w |
le coefficient α w est compris entre 1 et 0, l'absorption acoustique est meilleure lorsque le chiffre s’approche de 1 |
La réglementation acoustique
Tous les bâtiments résidentiels dont le permis de construire a été obtenu après le 1er janvier 1996 sont soumis à la réglementation acoustique de la Loi sur le bruit du 31 décembre 1992, complétée par l’arrêté du 30 mai 1996. Les exigences minimales exigées ne correspondent pas au confort acoustique optimal mais permettent de maintenir un seuil minimum. Cette obligation de résultat in situ est exprimée en dB. Le calcul est fait une fois la construction du logement achevé.
L’isolation en copropriété
Pour un immeuble en copropriété, les normes correspondent à un isolement phonique concernant les bruits provenant de la route, du ciel ou du logement voisin partageant un mur mitoyen. Sont donc concernés : les planchers et plafonds, les murs de façade et de séparation.
En fonction du niveau sonore environnant, l’exigence concernant les bruits extérieurs (murs de façade) est comprise entre 30 et 45 dB. Pour connaître cette valeur, il faut se référer à la classe d’exposition au bruit de BR1 à BR5 (1 étant la plus bruyante et 5 la moins bruyante) grâce à laquelle le Préfet ratifie le niveau de bruit par zonage. La catégorie 1 fait principalement référence à des bâtiments en bord d’autoroutes, de lignes de chemin de fer, etc.
La garantie de parfait achèvement
Tous les travaux concernant l’isolation phonique sont soumis à la garantie de parfait achèvement. A ce titre, la responsabilité du promoteur immobilier est engagée, concernant les exigences minimales requises, pendant un an à l’égard de la prise de possession du premier occupant, de manière indépendante pour chaque logement compris dans le bâtiment de la copropriété.
Pour les problèmes liés à l’isolation phonique, une lettre recommandée avec avis de réception pourra lui être envoyée avant l’achèvement de ce délai si jamais les exigences n’étaient pas respectées. Après un délai de 3 mois écoulé sans réponse, il faudra s’en remettre au syndic qui dispose de l’assurance dommages-ouvrage de la copropriété.
Les solutions acoustiques sous carrelage
Lors de la construction d’une copropriété, il est possible de limiter les bruits d’impact sur le sol et leur transmission entre deux logements superposés grâce à une solution d’isolation acoustique sous carrelage. La performance de ce système nécessite une pose précise qu’il est également possible de réaliser lors de la rénovation d’un logement. Elle est alors plus simple dans le cas d’un changement de revêtement de sol.
La réglementation
Pour les logements neufs, la réglementation européenne fixe depuis le 1er janvier 2000 le niveau sonore maximum des bruits d’impacts à 58 dB. Les bruits d’impacts font référence aux chaussures à talons et aux objets qui tombent mais également aux jeux des enfants ou encore au déplacement des meubles, etc. Quand au label Qualitel, il exige un maximum de 55 dB, alors que le label confort acoustique va plus loin avec seulement 52 dB.
Pour poser du carrelage au sol et respecter ces exigences, il est donc impératif de faire poser une sous-couche acoustique.
Cela est valable dans les bâtiments neufs comme anciens. En rénovation, le revêtement précédent n’aura pas besoin d’être retiré. Cela est valable pour certains parquets, pour du PVC et pour certains carrelages.
Dans tous les cas, un carreleur saura vous conseiller.
Les isolants phoniques
A base de matériaux isolants et de mortiers, ils n’ont aucun effet contre les bruits aériens. Il s’agit :
- de rouleaux sur minichape ;
- et plaques avec une sous-couche acoustique (système flottant avec pose directe du carrelage).
Le matériau majoritairement présent dans ces deux systèmes correspond aux fibres synthétiques recyclées.
L’insonorisation du plancher
Un doublage en plafond sous plancher est une solution efficace contre les bruits aériens provenant de l’extérieur, cela n’est toutefois pas une solution d’isolation verticale. De plus, si la masse du plancher protège alors contre les bruits aériens, elle n’est toutefois pas efficace vis-à-vis des bruits d’impacts. Raison pour laquelle, pour une construction neuve, une sous-couche de 6 cm d’épaisseur est nécessaire sous une chape scellée ou sous une chape flottante.
La surélévation entraînée peut être évitée en rénovation. En effet, la surépaisseur de l’isolant nécessiterait de réhausser plinthes et seuils de portes. De plus, il est possible de réduire la surcharge de 100 à 120 kg par m² grâce à :
- une sous-couche résiliente sous un parquet ou sous un carrelage collé ;
- une chape sèche (sur une sous-couche) ;
- des panneaux de laine minérale (sur des dalles OSB).
Sous-couche acoustique mince en rouleaux ou en plaques se pose sans chevauchement |
|
Description des couches |
1. dalle support 2. sous-couche acoustique résiliente mince 3. revêtement de sol (parquet, stratifié ou carrelage) pose collée ou flottante |
Avantages / inconvénients |
|
Sous-couche acoustique mince sous carrelage scellé ou chape flottante désolidarisation de la chape et des parois verticales pour éviter les ponts phoniques |
|
Description des couches |
1. plancher 2. sous-couche acoustique (ou thermo-acoustique) 3. chape flottante 4. revêtement de finition |
Déclinaisons |
Sous-couche imperméable des bandes de recouvrement adhésives devront être placées sur les joints Sous-couche perméable un film de polyéthylène doit recouvrir l’ensemble de la surface au sol et doit être relevé au niveau des murs |
Avantages / inconvénients |
|
Les revêtements de sol isolants du bruit
Pour renforcer l’isolation au niveau du sol (et donc par le même coup du plafond du voisin de l’étage inférieur), il est possible de choisir un revêtement souple comme une moquette avec sous-couche caoutchoutée, par exemple. Si elles ne conviennent pas pour des planchers légers, elles sont parfaites pour un plancher lourd en béton et permettent d’amortir encore un peu plus les bruits d’impact.
Attention aux revêtements durs, un carrelage ou un parquet ne fournit aucune performance d’isolation phonique. C’est équivalent à une dalle nue. Pour être efficace acoustiquement une alternance “masse-ressort-masse” est indispensable.
Quel isolant phonique pour les murs ?
Outre les voisins superposés, il faut également penser aux voisins mitoyens vivant au même étage. Il est désagréable d’entendre leur télévision ou leurs enfants jouer, tout comme tout autre activité comme les bruits de vaisselles, etc. En rénovation, aucune exigence n’est pourtant obligatoire. Ainsi, en copropriété, si vos voisins ne sont pas friands pour faire réaliser des travaux, il est possible d’isoler les murs depuis votre logement si vous en êtes le propriétaire. Si vous êtes locataire, discutez-en avec votre bailleur.
Sous ossature métallique
Lorsqu’une ossature métallique supporte le parement d’un mur, il est possible de choisir d’installer une plaque de plâtre aux caractéristiques standards ou d’opter pour des plaques avec haute performance acoustique. L’épaisseur de l’isolant pourra être choisie en fonction de la place disponible et de l’affaiblissement sonore souhaité. Attention, s’il n’y a pas d’obligation réglementaire au niveau sonore, il y en a au niveau thermique.
L’avantage d’une isolation acoustique sous ossature métallique c’est qu’il est possible de faire transiter les gaines électriques entre ces deux couches.
Contre les bruits aériens et les espaces voisins
Les mêmes solutions peuvent être appliquées sur les murs, les plafonds, ainsi que sur les cloisons. Isoler le plafond pourra permettre de renforcer l’isolation au sol réalisée par le voisin de l’étage supérieur pour une performance acoustique offrant plus de confort. Les isolants à mettre en place sont fabriqués à base d’isolants fibreux : les isolants d’origine animale et végétale, les laines minérales, comme la laine de verre et la laine de roche, etc.