Dératiser un immeuble : se débarrasser des rats et souris

La présence de rats et de souris dans un immeuble en copropriété peut rapidement devenir un problème majeur. En plus d’être désagréables, ces nuisibles représentent un danger pour la santé des occupants et peuvent causer des dégâts matériels. Entre la propagation de maladies, la contamination des aliments et les dégradations des installations électriques ou des structures, leur élimination est une priorité. Mais comment s’y prendre pour dératiser efficacement un immeuble en copropriété ? Quelles sont les obligations légales des copropriétaires, et quelles solutions privilégier pour une action durable ? Faisons le point sur les démarches à suivre pour se débarrasser des rats et des souris tout en respectant les normes sanitaires et environnementales.

Dératiser un immeuble : se débarrasser des rats et souris
Dératiser un immeuble : se débarrasser des rats et souris

Pourquoi dératiser un immeuble ?

La présence de rats et de souris dans un immeuble ne se limite pas à un simple désagrément. Ces nuisibles sont à l’origine de nombreuses problématiques, tant pour la santé des résidents que pour la pérennité des infrastructures du bâtiment.

 

Les rongeurs s’invitent dans les immeubles pour chercher de la nourriture, de l’eau et des abris.

Leur présence se manifeste souvent par :

  • des bruits nocturnes,
  • des grattements dans les murs ou les plafonds,
  • des traces visibles comme des excréments ou des restes de matériaux rongés.

 

Outre ces désagréments, les rats et les souris provoquent des dégradations importantes :

  • Câbles électriques rongés, augmentant les risques d’incendie ou de coupures.
  • Structures endommagées, comme les cloisons ou les conduits, fragilisant l’immeuble.
  • Contamination des réserves alimentaires, notamment dans les caves ou les locaux de stockage.

Les risques sanitaires associés

Les rongeurs sont également porteurs de nombreuses maladies transmissibles à l’homme, soit directement, soit par l’intermédiaire de leurs déjections ou de parasites comme les puces et les tiques. Parmi les infections les plus fréquentes, on trouve :

 

  • La leptospirose, une maladie grave transmise par l’urine des rats.
  • La salmonellose est causée par la contamination des aliments ou des surfaces.
  • L’hantavirus, qui peut être contracté par l’inhalation de particules infectées dans l’air.

 

Ces risques justifient une vigilance particulière, notamment dans les zones urbaines où les rongeurs prolifèrent rapidement si aucune mesure n’est prise.


Les obligations légales en matière de dératisation

En France, la dératisation est encadrée par plusieurs textes législatifs. Selon le Code de la santé publique (article L.1311-1), les communes ont le pouvoir d’imposer des mesures de lutte contre les nuisibles, notamment via des arrêtés préfectoraux ou municipaux. Ces textes obligent les propriétaires et gestionnaires d’immeubles à maintenir leurs biens dans un état de salubrité conforme.

Dans certaines zones, qualifiées de zones à risque ou infestées, la dératisation peut être imposée à intervalles réguliers par arrêté municipal. Les copropriétaires doivent donc se conformer à ces obligations pour éviter des sanctions administratives.

Les responsabilités des copropriétaires et du syndic

Dans une copropriété, la gestion de la dératisation repose en grande partie sur le syndic, qui est chargé de veiller à l’entretien des parties communes.

Voici les principales responsabilités :

  • Pour le syndic :

○     Organiser les interventions de dératisation pour les parties communes (caves, locaux techniques, etc.).

○     S’assurer du respect des réglementations en vigueur.

○     Informer les copropriétaires en cas de risques ou d’interventions nécessaires.

  • Pour les copropriétaires :

○     Entretenir leurs parties privatives pour éviter de favoriser une infestation (gestion des déchets, bouchage des points d’entrée).

○     Signaler rapidement au syndic tout signe de présence de nuisibles.

Une collaboration efficace entre le syndic et les copropriétaires est donc essentielle pour maintenir l’immeuble en bon état sanitaire.


Les solutions pour se débarrasser des nuisibles

Face à une infestation de rats ou de souris dans un immeuble en copropriété, il est essentiel de combiner des méthodes préventives et curatives pour obtenir des résultats efficaces et durables. Ces solutions peuvent être mises en œuvre à différents niveaux, en fonction de l’ampleur du problème.

Les méthodes préventives

La prévention est le meilleur moyen d’éviter une infestation de rongeurs. Elle repose sur l’application de mesures simples mais efficaces :

  • Contrôle des accès et colmatage des points d’entrée :

Les rats et les souris pénètrent dans les immeubles par de petites ouvertures (fissures, conduits, gaines techniques). Boucher ces points d’accès avec des matériaux résistants (grillage métallique, mousse expansive, ciment) permet de limiter leur intrusion.

  • Gestion des déchets :

Les rongeurs sont attirés par les sources de nourriture accessibles. Il est donc important de :

○     Maintenir les locaux poubelles propres et bien fermés.

○     Utiliser des conteneurs hermétiques.

○     Sensibiliser les résidents à ne pas laisser traîner des déchets ou des restes de nourriture, notamment dans les parties communes.

  • Propreté des parties communes :

Un nettoyage régulier des caves, parkings et autres espaces partagés réduit les cachettes potentielles et limite les ressources pour les nuisibles.

Les techniques de dératisation curative

Lorsque la prévention ne suffit pas ou qu’une infestation est déjà en cours, des méthodes curatives doivent être appliquées pour éradiquer les nuisibles. Ces solutions peuvent être mises en œuvre par les résidents eux-mêmes ou par des professionnels spécialisés.

il existes plusieurs dispositifs :

  • Les pièges mécaniques et appâts empoisonnés :

○     Les pièges à ressort ou à colle sont efficaces pour capturer un nombre limité de rongeurs.

○     Les appâts rodenticides, disponibles dans le commerce, agissent en empoisonnant les rongeurs. Cependant, leur utilisation doit être prudente pour éviter les risques pour les enfants, les animaux domestiques ou l’environnement.

○     Les produits répulsifs qui parfois délocalisent seulement le problème à une autre zone.

○     Les appareils à ultrasons qui ont une efficacité variable selon le type d’appareil mais peuvent également importuner les animaux de compagnie.

  • Le recours à une entreprise spécialisée :

Lorsque l’infestation est importante, il est fortement recommandé de faire appel à des professionnels de la dératisation. Ces experts disposent de solutions plus avancées et adaptées, comme :

○     L’installation de postes d’appâtage sécurisés.

○     L’utilisation de produits spécifiques, parfois non accessibles au grand public.

○     Un diagnostic complet pour identifier les causes et les zones à risque.

 

La dératisation peut être entreprise de manière individuelle, notamment pour les parties privatives, mais elle est souvent plus efficace lorsqu’elle est organisée collectivement à l’échelle de la copropriété. Une action coordonnée permet de traiter simultanément toutes les zones à risque, évitant ainsi la dispersion des nuisibles vers des endroits non traités.

Le rôle du syndic et la gestion collective de la dératisation

Dans une copropriété, la lutte contre les nuisibles n’est pas uniquement une affaire individuelle : elle implique une organisation collective pilotée par le syndic. Ce dernier joue un rôle central pour garantir la salubrité de l’immeuble et coordonner les actions nécessaires à une dératisation efficace.

 

Le syndic est donc responsable de l’entretien des parties communes, et cela inclut la gestion des nuisibles. Ses principales missions en matière de dératisation sont les suivantes :

  • Faire appel à des prestataires spécialisés :

Le syndic doit sélectionner une entreprise agréée, capable de fournir un diagnostic précis et des solutions adaptées à la situation de l’immeuble. Les prestataires doivent garantir l’utilisation de méthodes conformes aux normes sanitaires et environnementales.

  • Planifier les interventions :

Une intervention ponctuelle peut être nécessaire en cas d’infestation, mais il est également judicieux d’instaurer des visites régulières dans le cadre d’un contrat d’entretien. Ces contrôles permettent de prévenir de nouvelles infestations et de traiter les problèmes avant qu’ils ne s’aggravent.

 

 

Pour assurer le succès des actions de dératisation, il est essentiel que les copropriétaires soient informés et impliqués. Le syndic doit communiquer en amont sur les interventions prévues, en précisant les dates, les zones concernées et les consignes à respecter (comme l’évacuation des locaux ou la sécurisation des animaux domestiques).

Une dératisation durable repose également sur des comportements adaptés au quotidien. Le syndic peut organiser des campagnes de sensibilisation pour rappeler l’importance de :

  • La gestion correcte des déchets.
  • La propreté des parties privatives et communes.
  • Le signalement rapide des signes de présence de nuisibles.

Quelle majorité pour voter une dératisation ?

Le vote relatif à la dératisation d’un immeuble, lorsqu’elle concerne les parties communes, est généralement adopté à la majorité simple de l'article 24 de la loi du 10 juillet 1965. Cela signifie qu'il suffit que la majorité des voix exprimées par les copropriétaires présents ou représentés soit favorable.

Toutefois, si des travaux plus lourds sont nécessaires, comme le colmatage des points d’entrée ou des aménagements structurels, la majorité absolue de l'article 25 peut être requise.

L’accès aux biens privatifs pour réaliser la dératisation

Lorsqu'une infestation nécessite une intervention dans des parties privatives (appartements, caves individuelles), des précautions particulières doivent être prises.

Bien que le syndic soit en droit d’organiser ces interventions, il doit respecter les règles suivantes :

  • Obtenir l’accord des copropriétaires concernés : En principe, l’accès à un bien privatif ne peut être autorisé qu’avec le consentement explicite du propriétaire. Cela peut être décidé en assemblée générale ou convenu individuellement avec le syndic.
  • Prévenir les résidents en amont : Un délai raisonnable doit être laissé pour informer les occupants de l’intervention prévue, leur permettant de préparer leur logement ou d’être présents.
  • Agir en cas d’urgence : Si l’infestation constitue une menace immédiate pour la santé ou la sécurité des occupants, le syndic peut demander une intervention urgente via une décision judiciaire.

Répartition des coûts et suivi des opérations

La dératisation est une dépense qui peut être répartie entre tous les copropriétaires. Son financement est généralement inscrit dans les charges communes, sauf si une intervention spécifique est liée à un usage privatif (par exemple, une infestation localisée dans un appartement).

Pour éviter les contestations, le syndic doit :

  • Consulter l’assemblée générale où les copropriétaires doivent valider les devis proposés et le budget alloué à la dératisation lors d’un vote en assemblée générale.
  • Après chaque opération, un rapport doit être établi par le prestataire et transmis au syndic. Ce document permet de vérifier que les nuisibles ont été éliminés et d’identifier d’éventuelles zones à risque nécessitant un suivi particulier.

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