Changer les revêtements de sol
Dans une copropriété, le changement des revêtements du sol s’avère indispensable dès lors que son endommagement pose des problèmes de sécurité. Les parties communes sont des lieux de passage particulièrement empruntés et en cas de chute d’un résident ou toute autre personne causée par la non rénovation du sol, la responsabilité des copropriétaires risque d’être engagée.
D’autres critères peuvent motiver le changement des revêtements de sol, parmi lesquels :
- des raisons de praticité (en termes de nettoyage notamment) ;
- des raisons esthétiques (pour le standing de l’immeuble) ;
- des raisons phoniques (le confort sonore peut être amélioré par un revêtement de sol adapté) ;
- des raisons thermiques (travaux de rénovation énergétique).
Pour les parties communes
Selon les intempéries, les chaussures sont plus ou moins propres et un revêtement facile à laver, a minima pour le hall d’entrée, est indispensable. C’est un lieu de très fort passage puisque tous les occupants l’empruntent quotidiennement. Des personnes extérieures à la copropriété comme le facteur ou divers professionnels se chargeant de maintenance et de travaux, ainsi que des visiteurs sont amenés à y passer très régulièrement également.
De plus, le sol du hall d’entrée est un des éléments les plus visibles de la copropriété après sa façade extérieure, ainsi il participe fortement à l’apparence de l’immeuble.
Les couloirs des étages sont également foulés par des pas tous les jours.
Pour les parties privatives
En copropriété, il est indispensable d’opter pour une solution de revêtement de sol qui ne vienne pas encombrer le confort acoustique de votre voisin d’en dessous. Les parquets et les carrelages sont, par exemple, réputés pour être plus bruyants que d'autres revêtements.
Les autorisations nécessaires
Seul un copropriétaire peut changer le revêtement de sol de son logement. Un locataire ne pourra donc pas choisir de changer le revêtement de sol de l’appartement qu’il loue. Sauf dans le cas où il en demande l’autorisation au copropriétaire et que celui-ci le lui autorise après avoir lui-même vérifié auprès de la copropriété s’il est possible de procéder à ce type de modification.
Le règlement de copropriété
Dans tous les cas de figures, des dispositions particulières sont généralement prévues dans le règlement de la copropriété. Il convient donc de commencer par le consulter. Il sera notamment mentionné l’obligation ou non de porter le projet devant une assemblée générale. Ainsi, le règlement de copropriété peut prévoir que l’aval du syndic de copropriété soit nécessaire ou qu’un vote des copropriétaires en AG soit obligatoire.
Des travaux soumis à conditions
Le règlement de copropriété peut :
- interdire la modification des revêtements de sols. Dans ce cas-là, il pourra être possible de remplacer un revêtement abîmé par un revêtement similaire neuf.
- imposer le respect d’un certain degré de performances acoustiques.
- prévoir des dispositions à prendre pour la réalisation des travaux.
En cas de non-respect du règlement de copropriété, la responsabilité du propriétaire du lot pourra être engagée.
Les réglementations acoustiques
Pour connaître la réglementation acoustique applicable à votre immeuble, il faut se fier à la date de construction du bâtiment. Celle-ci correspond à un niveau d’isolement acoustique à respecter vis-à-vis de ses voisins. Il doit être appliqué pour les parties privatives comme pour les parties communes.
○ Date de construction antérieure à 1970
Avant les années 1970, la réglementation imposait simplement « une isolation acoustique suffisante ».
○ Date de construction comprise entre 1970 et 1996
L’article R. 111-4 du Code de la construction et de l'urbanisme de l'arrêté du 14 juin 1969 impose que « l'isolation des planchers, y compris les revêtements de sol, doit être telle que le niveau de pression acoustique perçu dans chaque pièce principale ne dépasse pas 70 dB ».
○ Date de construction ultérieure à 1996
Les immeubles bâtis de nos jours doivent respecter un niveau de pression acoustique maximal de 58 dB.
Comment ne pas dégrader les capacités d’isolation acoustique de son sol ?
L’isolation phonique des sols en copropriété est un élément indispensable au confort de vie des habitants. Ainsi des précautions techniques doivent être prises lors de l’installation des revêtements de sols d’immeuble, que ce soit dans les parties communes comme dans les parties privatives, lors de la construction et de la rénovation.
Poser une sous-couche
Pour remplacer un matériau souple comme de la moquette par un matériau dur tel du carrelage, il faudra donc intercaler une sous-couche en-dessous du nouveau revêtement. Un matériau souple absorbe les impacts que font les bruits de pas, les objets qui tombent ou tout simplement les jouets de vos enfants. La sous-couche tiendra également ce rôle.
Poser le revêtement sur de l’existant
Pour poser du parquet, si la sous-couche est une solution, il est aussi possible de conserver la couche de moquette existante et de poser le parquet par-dessus. Ainsi, la moquette continuera à exercer ses capacités absorbantes.
En choisissant de poser un revêtement stratifié, il suffira sinon d’en choisir un modèle disposant d’une sous-couche résiliente.
Revêtements de sols d’immeuble : les parquets
Rapide d’installation, le parquet stratifié est une alternative au bois qu’il est facile d’entretenir. Toutefois, le parquet massif et le parquet contrecollé sont d’excellentes solutions en termes de résistance aux passages fréquents. Le bois apporte une atmosphère chaleureuse et habille une pièce de son aspect naturel.
Il est conseillé de placer entre les lames des joints permettant l’imperméabilisation du revêtement de sol et une vitrification peut être la bienvenue.
Les parquets |
|||
Types de revêtements |
Caractéristiques |
Utilisation |
Prix au m² |
Parquet massif* |
|
50 à 150 € |
|
Parquet flottant |
|
30 à 150 € |
|
Parquet stratifié |
|
5 à 50 € |
*Ce revêtement est une solution écologique. Retrouvez plus d’informations dans le paragraphe concerné.
Revêtements de sols d’immeuble : les pierres naturelles
Dans les espaces intérieures, les pierres naturelles permettent de dégager une atmosphère à la fois raffinée et authentique. Les revêtements de sols en pierres naturelles ne conviennent pas pour les sous-sols et les caves.
Les pierres naturelles |
|||
Types de revêtements |
Caractéristiques |
Utilisation |
Prix au m² |
Pierre blanche ou calcaire |
|
50 à 120 € |
|
Marbre |
|
40 à 140 € |
|
Granit |
|
60 à 160 € |
|
Ardoise |
|
30 à 60 € |
La pierre reconstituée peut être une alternative à la pierre naturelle.
La pierre reconstituée |
||
Caractéristiques |
Utilisation |
Prix au m² |
|
dès 50 € |
Revêtements de sols d’immeuble : les sols souples
A privilégier dans les parties privatives de la copropriété, les revêtements souples de type moquette demandent un entretien important. Alors que des revêtements en PVC et vinyle permettent des imitations de matières tout en étant bien plus simples à entretenir.
Cette catégorie de revêtement n’est pas adaptée en extérieur.
Les sols souples |
|||
Types de revêtements |
Caractéristiques |
Utilisation |
Prix au m² |
Linoléum* |
|
20 à 80 € |
|
PVC |
|
2 à 45 € |
|
Moquette |
|
3 à 200 € |
|
Coco* |
|
7 à 27 € |
|
Sisal* |
|
12 à 32 € |
|
Jonc de mer* |
|
7 à 40 € |
|
Liège* |
|
15 à 30 € |
|
Cuir |
|
200 à 250 € |
*Tous ces revêtements sont des solutions écologiques. Retrouvez plus d’informations dans le paragraphe concerné.
Revêtements de sols d’immeuble : les bétons
Plutôt présent dans les parties privatives que dans les parties communes, béton ciré et béton teinté conviennent pour un rendu rustique contemporain dans les pièces non humides. Le béton est sensible à l’eau et nécessitera un traitement hydrofuge particulièrement s’il est placé dans des pièces humides.
Les bétons |
|||
Types de revêtements |
Caractéristiques |
Utilisation |
Prix au m² (pose incluse) |
Béton lissé* |
|
100 à 180 € |
|
Béton ciré* |
70 à 100 € |
||
Béton dallé |
|
80 à 200 € |
|
Béton composite |
|
60 à 100 € (hors pose) |
|
Béton coulé |
|
100 à 200 € |
*Tous ces revêtements sont des solutions écologiques. Retrouvez plus d’informations dans le paragraphe concerné.
Revêtements de sols d’immeuble : les carrelages
Les carrelages répondent parfaitement aux zones de passages excessifs. Étanches et faciles d’entretien, ils ne se rayent pas. On les retrouve beaucoup dans l’habitat collectif.
Les carrelages |
|||
Types de revêtements |
Caractéristiques |
Utilisation |
Prix au m² |
Terre cuite* |
|
40 à 60 € |
|
Tomettes |
35 à 100 € |
||
Carreaux de ciment |
|
20 à 75 € |
|
Mosaïque |
|
10 à 55 € |
|
Grès cérame* |
|
20 à 150 € |
|
Faïence |
|
*Tous ces revêtements sont des solutions écologiques. Retrouvez plus d’informations dans le paragraphe concerné.
Autres revêtements de sols d’immeuble
En copropriété, le métal n’est pas une solution de revêtement de sols adaptée. Tout comme le verre qui est bien trop fragile et trop peu adapté à l’usage d’habitation. Le verre peut toutefois convenir pour le sol d’une mezzanine dans un appartement. En effet, ce matériau permettra de bénéficier d’un éclairage naturel. Cependant, c’est une solution qui est plus fragile que d’autres solutions de revêtements de sols d’immeuble.
Les solutions de revêtements de sols écologiques
La tendance actuelle est au développement de la prise en considération de l’environnement. Pour placer votre copropriété dans cette orientation, choisir des solutions de revêtements de sols écologiques relève d’une véritable plus-value pour les copropriétaires que ce soit en termes de possibilités de vente et de location, mais également de confort de vie au quotidien.
Ainsi, il existe de nombreux matériaux répondant aux critères de revêtements écologiques, parmi lesquels le linoléum naturel, le carrelage, le parquet, la terre cuite, etc.
En fibres végétales
Lorsque des revêtements de sol en fibres naturelles sont posés sans colle, il ne possède aucune toxicité en eux. Les fibres végétales utilisées pour les revêtements en fibres naturelles sont :
- le jute ;
- le jonc ;
- le coco ;
- le liège ;
- le sisal.
L’inconvénient principal de ces moquettes est leur difficulté d’entretien. Allergènes et bactéries risquent de s’y accumuler et peuvent provoquer des réactions chez les personnes sensibles. Comptez à partir de 10 € TTC par m² (hors pose).
Le linoléum naturel
A ne pas confondre avec le “lino” qui correspond à un revêtement de sol en PVC, le linoléum se fabrique facilement à l’aide de matières premières renouvelables. Comptez à partir de 20 € TTC par m² (hors pose).
Les parquets
Compatible avec l’utilisation d’un plancher chauffant, le parquet contrecollé est une solution écologique dès lors que le bois porte la mention EC1. Celle-ci fait référence aux matériaux utilisés et représente une faible émission de COV (composés organiques volatiles). Comptez à partir de 25 € TTC par m² (hors pose).
Dès lors qu’il provient de forêts à gestion durable entretenues de manière locale, le bois composant un parquet massif est fait à base de matière première renouvelable en faveur de l’environnement. La vitrification de ce type de parquet alimentera toutefois un processus d’émission de COV causé par une réaction électrostatique.
Pour que le parquet massif demeure une solution écologique, il est conseillé de remplacer la vitrification par une imprégnation à l’huile dure et de procéder à une pose clouée.
Comptez à partir de 30 € TTC par m² (hors pose).
Les minéraux
Le carrelage en grès est une solution écologique qui demande toutefois un processus de fabrication gourmand en énergie.
Comptez à partir de 10 € TTC par m² (hors pose).
Le carrelage en terre cuite est une alternative plus simple à fabriquer. L’une de ces caractéristiques est sa porosité qui est un atout en termes de régulation de l’humidité mais pas vis-à-vis de son entretien.
Comptez à partir de 15 € TTC par m² (hors pose).
Le béton lissé et le béton ciré ne dégagent aucun polluant. Leur fabrication est toutefois très énergivore.
Comptez à partir de 15 € TTC par m² (hors pose).
Le revêtement de sol du parking de l’immeuble
En copropriété, les revêtements de sol incluent également le sous-sol éventuel de l’immeuble abritant un parking privé. Celui-ci peut aussi se situer, en extérieur, à côté du bâtiment accueillant les résidents.
Pour un parking, le revêtement de sol adapté consiste généralement en une peinture de sol en résine. Elle convient en effet parfaitement à un fort trafic et dispose de performances ultra-résistantes. Les peintures de sol permettent également de délimiter les emplacements de stationnement.
Une peinture à base de résine est la plus adaptée pour le marquage au sol dans un parking. Pour son application, il faut :
- consulter la norme NF-P 91-120 qui prévoit la taille conforme des places selon leur disposition ;
- prévoir des places de stationnement à destination des personnes à mobilité réduite (PMR) ;
- numéroter les places de parking afin de les attribuer à des résidents.