Une mise en sécurité qui s’est accentuée depuis 2003
La loi Urbanisme et Habitat du 2 juillet 2003 a marqué un tournant en matière de sécurité des ascenseurs.
Elle a rendu obligatoire la mise en conformité des installations existantes selon un calendrier en trois étapes, désormais achevé depuis 2018.
Objectif de la réforme
- Éviter les accidents liés aux défaillances techniques.
- Garantir un fonctionnement sécurisé pour tous les usagers, y compris les personnes à mobilité réduite.
- Imposer un contrôle régulier des dispositifs de freinage, des portes, de l’éclairage, de la communication d’urgence et de la précision d’arrêt.
Actualisation 2025
Les exigences de sécurité continuent d’évoluer avec la norme EN 81-20/50, désormais obligatoire pour toutes les installations neuves ou rénovées, imposant :
- une meilleure résistance des matériaux,
- un éclairage renforcé de la cabine et des paliers,
- et des dispositifs de téléalarme connectés.
Les ascenseurs doivent également respecter la réglementation européenne UE 2023/1230, entrée en vigueur en 2024, qui renforce la traçabilité et la maintenance prédictive via des systèmes connectés.
Bon à savoir : les ascenseurs installés avant 1999 doivent avoir fait l’objet de tous les travaux de mise en sécurité obligatoires. En cas de manquement, la responsabilité du syndic et du prestataire peut être engagée.
Le contrat d’entretien de l’ascenseur
L’entretien de l’ascenseur est obligatoire dans toute copropriété disposant de cet équipement collectif.
Le syndic a la responsabilité légale de souscrire un contrat d’entretien avec une entreprise agréée.
Les obligations du contrat
Selon le décret du 7 août 2000, modifié en 2020 et complété en 2023, le contrat doit couvrir au minimum :
- la visite de contrôle régulière (tous les 6 semaines à 3 mois selon le modèle) ;
- la vérification du bon fonctionnement des dispositifs de sécurité ;
- le graissage et nettoyage des pièces mécaniques ;
- le remplacement des pièces d’usure courante ;
- l’assistance en cas de panne et le dépannage d’urgence 24h/24
- un bilan annuel écrit transmis au syndic.
Clauses essentielles à vérifier
- Le délai maximal d’intervention (souvent 1h en cas d’immobilisation d’usagers).
- La transparence sur le coût des pièces non incluses.
- L’existence d’une astreinte 7j/7.
- Et la durée du contrat, souvent 5 ans, mais résiliable tous les ans depuis la loi ALUR.
À noter : depuis 2024, les entreprises de maintenance doivent enregistrer chaque intervention dans un carnet d’entretien numérique accessible via l’extranet du syndic.
Quelles sont les pannes les plus fréquentes ?
Les causes de panne varient selon l’ancienneté et la technologie de l’installation, mais certaines reviennent régulièrement :
- Portes bloquées ou mal fermées : souvent dues à un obstacle ou à un capteur défectueux.
- Défaillance du moteur ou du treuil (usure, surchauffe).
- Coupure électrique entraînant un arrêt brutal.
- Problème de carte électronique ou de variateur de fréquence sur les modèles récents.
- Erreur humaine : surcharge, utilisation brutale des portes, vandalisme.
Depuis 2023, les ascenseurs connectés permettent de détecter automatiquement certaines anomalies avant la panne complète, via des capteurs et une remontée de données vers le prestataire.
Conseil : il est recommandé d’afficher dans la cabine le numéro d’urgence de maintenance et le nom de l’entreprise responsable du contrat.
Quel coût pour l’entretien d’un ascenseur ?
Le coût d’un contrat dépend du type d’ascenseur, du nombre d’étages, et du niveau de service inclus.
Tarifs moyens constatés en 2025 :
- Contrat standard (visite trimestrielle, petites réparations incluses) : 1 200 à 2 000 € / an.
- Contrat étendu (interventions illimitées + dépannage 24h/24) : 2 000 à 3 500 € / an.
- Contrat prédictif connecté (capteurs, maintenance préventive, historique numérique) : 2 500 à 4 000 € / an.
Les travaux exceptionnels (remplacement de câbles, modernisation du moteur, changement des portes) sont facturés en supplément, sur devis approuvé en assemblée générale.
Bon à savoir : le fonds de travaux peut être utilisé pour financer les mises aux normes obligatoires ou les remplacements majeurs.
Comment signaler une panne ?
Lorsqu’un ascenseur tombe en panne, la priorité est la sécurité des usagers.
En cas de personnes bloquées
- Garder son calme : les cabines modernes sont ventilées et sécurisées.
- Utiliser le bouton d’alarme ou le système d’appel téléphonique intégré (obligatoire depuis 2004).
- Ne jamais tenter de forcer les portes : seul le technicien habilité peut procéder à l’ouverture.
- Contacter le numéro d’urgence figurant dans la cabine ou affiché dans le hall.
Procédure du syndic
Le syndic doit :
- avertir immédiatement l’entreprise d’entretien ;
- consigner l’incident dans le registre des pannes ;
- informer les copropriétaires en cas d’immobilisation prolongée.
En cas de panne récurrente, il est conseillé de demander un audit technique afin de déterminer si le matériel doit être modernisé ou remplacé.
Depuis 2024, toute panne d’une durée supérieure à 48 heures doit être signalée au registre national de la maintenance des ascenseurs (RMA), mis en place par le ministère du Logement pour le suivi des immobilisations répétées.
Entre sécurité, confort et responsabilité, l’entretien de l’ascenseur est un enjeu essentiel pour les copropriétés.
Grâce aux nouvelles technologies et à un cadre légal plus rigoureux, les pannes peuvent aujourd’hui être anticipées, signalées et réparées plus rapidement.
Un contrat clair, un suivi rigoureux et une bonne communication entre syndic et prestataire garantissent un ascenseur sûr, conforme et fiable — au service de tous les occupants.
