Le financement des gros travaux de copropriété

Les dépenses d’entretien courant sont financées par les appels de fond réalisés par rapport au budget prévisionnel. Dès lors que de gros travaux sont prévus, ils sont considérés comme des dépenses exceptionnelles et sont « hors budget prévisionnel ».. Quels travaux sont concernés ? Quels sont les moyens de les financer ? Comment les anticiper ? S’agit-il d’une simple possibilité ou d’une obligation ? Quelles aides obtenir ?

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Le financement des gros travaux de copropriété

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Le financement des gros travaux de copropriété

Quels sont les travaux exceptionnels qui peuvent être entrepris dans la copropriété ?

Certains gros travaux doivent être entrepris dans la copropriété, que ce soit pour répondre à une obligation règlementaire nouvelle ou périodique, pour des raisons de sécurité ou pour améliorer agrandir ou valoriser la copropriété.

Parmi les gros travaux que la copropriété peut avoir à engager, les plus courants sont :

-  le ravalement des façades,

-  la réfection de la toiture,

-  la réfection de la cage d’escalier,

-  la rénovation ou la transformation de la loge de la gardienne,

-  les travaux de rénovation énergétique,

-  le remplacement de la chaudière,

-  la mise aux normes ou la modernisation de l’ascenseur,

-  la pose de compteurs d’eau divisionnaires.

 

Le financement le plus courant : l’appel de fonds exceptionnel

Pour faire face aux dépenses hors budget la solution la plus simple est l’appel de fond exceptionnel. Seule l’AG peut décider d’y recourir pour des travaux qu’elle a votés. Elle peut également prévoir un paiement échelonné sur quelques mois à quelques années afin de faciliter le financement des travaux.

En cas de vente d’un lot par un copropriétaire, les appels de fond de travaux votés ne peuvent pas être remboursés.

 

Le recours à l’avance de trésorerie, fond de roulement ou fond de réserve

Pour faire face aux dépenses exceptionnelles que représentent les gros travaux, il est possible de constituer une avance permanente de trésorerie. Alimentée par les versements des copropriétaires, l’avance de trésorerie est facultative et appelée « fond de réserve », ou auparavant « fond de roulement ». Le montant des versements est déterminé par le règlement de copropriété ou par une décision de l’assemblée générale des copropriétaires. Il ne peut être supérieur à 1/6 du budget prévisionnel. L’avance en trésorerie versée par chaque copropriétaire est fonction des tantièmes qu’il détient. En cas de vente de son lot par un copropriétaire, l’avance de trésorerie lui est remboursée et est reconstituée par le nouveau copropriétaire.

 

Avant la loi n°2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté, le syndic avait pour obligation de mettre tous les 3 ans à l’ordre du jour la constitution de provisions spéciales pour faire réaliser des travaux non encore décidés par l’AG. Le plus souvent, l’assemblée générale des copropriétaires refusait sa mise en place.

Cette obligation a depuis été supprimée, notamment en raison de la mise en place d’une nouvelle obligation : le fond travaux.

 

Une obligation depuis 2017 : le Fond travaux

Mis en place par la loi Alur, le fond travaux est devenu obligatoire et sa mise en œuvre dans les copropriétés devait intervenir au plus tard le 1er janvier 2017. Le fond travaux permet d’anticiper les travaux à venir dans la copropriété. Il ne concerne que les copropriétés de plus de 5 ans. Voté en assemblée générale des copropriétaires, son montant ne peut pas être inférieur à 5% du budget prévisionnel annuel. Les sommes versées appartiennent au syndicat de copropriétaires et ne sont pas remboursées en cas de vente d'un lot.

 

Les immeubles de moins de 10 lots peuvent décider de ne pas mettre en place un fonds de travaux. Pour cela, ils doivent voter à l’unanimité une résolution lors de l’assemblée générale de copropriété. De même, les copropriétés ayant fait réaliser un DTG (Diagnostic Technique Global) qui ne laisse apparaître aucune nécessité de gros travaux sont dispensées de la mise en place d’un tel fond pour une période de 10 ans.

 

Le recours à un prêt collectif

Le syndicat des copropriétaires peut prendre la décision d’avoir recours à un prêt collectif qui permet d’accéder à une solution de financement à taux négocié. Pour cela, il doit voter la résolution à la même majorité que celle des travaux que le prêt est censé financer. Les conditions du projet de prêt doivent être jointes à l’ordre du jour de l’assemblée générale afin que tous les copropriétaires puissent en prendre connaissance. Une fois la décision prise, elle doit être notifiée au syndic dans un délai de deux mois. C’est lui qui signera au nom du syndicat des copropriétaires le contrat de prêt.

Tous les copropriétaires ne sont pas obligés de souscrire au prêt collectif. Par ailleurs, l’emprunt est garanti par un cautionnement bancaire et il n’existe aucune solidarité financière entre les copropriétaires qui y ont recours, de façon à préserver la copropriété.

 

Surélever l’immeuble : une solution pour financer les travaux ?

Une solution de plus en plus pratiquée pour financer les gros travaux est la surélévation de l’immeuble. Facilitée depuis la modification des règles de majorité introduite par la loi Alur, la surélévation permet d’agrandir la copropriété et ainsi de financer par la vente de nouveaux lots les gros travaux à réaliser. Cela reste toutefois une solution à la marge qui nécessite de nombreuses autorisations et peut engendrer des conflits entre les copropriétaires.

 

Sur quelles aides compter pour financer les travaux ?

Différentes aides peuvent accompagner les projets de gros travaux en fonction de leur nature.

L’Ademe fournit des conseils et des informations sur l’ensemble des dispositifs et aides financières proposées aux copropriétés dans le cadre de travaux de rénovation énergétique, par exemple l’éco Prêt à Taux Zéro.

 

Dès lors que les travaux améliorent l’efficacité de l’immeuble, le recours à l’Eco PTZ est une possibilité avantageuse. Ce dispositif peut aussi bien financer des travaux d’économie d’énergie sur les parties communes qu’une ITE à l’occasion d’un ravalement, l’isolation de la toiture ou des travaux d’intérêt collectif sur les parties privatives. Contrairement à l’éco prêt à taux zéro individuel, aucun bouquet de travaux n’est demandé et une seule action d’amélioration de la performance énergétique suffit. Par ailleurs, il est possible pour chaque copropriétaire de cumuler l’éco-prêt à taux zéro « copropriété » et l’éco-prêt à taux zéro individuel.

L’Anah propose des aides aux copropriété dites « fragiles » pour réaliser des travaux de rénovation énergétique, mais aussi des aides aux copropriétés en grande difficulté qui font partie d’un de ses dispositifs d'intervention, ou qui font l’objet d’un plan de sauvegarde ou d’une administration provisoire.

Divers dispositifs d’incitation fiscales permettent également de financer en partie les travaux. Leur nature, leur montant et leurs conditions varient d’une année sur l’autre en fonction de l’orientation budgétaire de l’état et de la loi de finance adoptée. Parmi ces dispositifs, le Crédit d’impôts pour la transition énergétique (CITE), qui remplace le CIDD, permet de déduire de l’impôt sur le revenu 30% des dépenses liées à certains travaux d’amélioration de la performance énergétique ; la TVA à taux réduit permet de bénéficier d’un taux de 5,5% pour les travaux d’amélioration énergétique ou de 10% sur travaux d’amélioration, de transformation, d’aménagement et d’entretien, au lieu de 20% habituels. 

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