Installer un Vigik

Dans les immeubles collectifs, la sécurisation des accès est un enjeu central, tant pour la tranquillité des résidents que pour le bon fonctionnement des services (livraison, entretien, courrier, etc.). Le système Vigik, largement adopté dans les copropriétés françaises, répond à ce besoin en offrant un contrôle d'accès simple, sécurisé et modulable. Mais comment fonctionne le Vigik ? Qui peut l’installer, à quel coût, et avec quelles obligations réglementaires ? Cet article fait le point sur l’essentiel à connaître avant d’envisager son installation.

Installer un Vigik
Installer un Vigik

Qu’est-ce que le système Vigik ?

Développé à l’origine à l’initiative de La Poste pour sécuriser l’accès des facteurs aux immeubles collectifs, le système Vigik est devenu un standard en matière de contrôle d’accès en copropriété. Il repose sur l’utilisation de badges électroniques sans contact qui permettent d’ouvrir les portes d’entrée, les halls ou les locaux techniques selon des droits d’accès paramétrés.

 

Concrètement, le Vigik se compose d’une platine de rue, généralement intégrée à un interphone ou vidéophone, d’un lecteur de badge et d’un module de gestion. Chaque résident ou prestataire dispose d’un badge personnel, programmé pour autoriser l’accès à certaines plages horaires ou à des zones spécifiques.

 

Ce dispositif présente plusieurs avantages :

  • Il limite les copies de clés, un problème courant dans les résidences équipées de systèmes traditionnels.
  • Il est évolutif : les droits peuvent être modifiés à distance ou localement, en cas de déménagement ou de perte de badge.
  • Il garantit un accès sécurisé et sélectif pour les prestataires de services (La Poste, EDF, entreprises de nettoyage), qui utilisent un badge « métier » à durée de validité restreinte.

 

Adopté dans de très nombreuses copropriétés, le Vigik combine praticité, sécurité et conformité réglementaire, ce qui explique son succès.


Dans quels cas installer un Vigik en copropriété ?

L’installation d’un système Vigik peut s’imposer dans plusieurs contextes, en particulier lorsque l’accès aux parties communes n’est plus suffisamment sécurisé ou pratique pour les résidents et les prestataires.

1. Résidences non équipées ou mal sécurisées

Dans les immeubles anciens ou ceux dotés de simples digicodes, les dispositifs peuvent être facilement piratés ou communiqués à des tiers non autorisés. Le Vigik permet d’apporter un niveau de sécurité supérieur, en remplaçant les codes partagés par des badges personnels non reproductibles.

2. Remplacement d’un système obsolète ou inadapté

Certaines copropriétés sont équipées de systèmes vieillissants, coûteux à entretenir ou peu fiables. Installer un Vigik permet de moderniser les accès sans nécessairement refaire toute l’installation électrique, car de nombreux modèles s’adaptent aux platines existantes.

3. Obligation d’accès pour certains services

L’un des principaux moteurs de l’adoption du Vigik est son usage par La Poste, qui impose ce système pour garantir aux facteurs un accès sécurisé aux boîtes aux lettres collectives. Sans Vigik, la distribution du courrier peut être perturbée.

De même, d’autres prestataires comme Enedis, GRDF ou les sociétés de ménage utilisent des badges Vigik pour accéder aux locaux techniques ou aux parties communes, sans avoir besoin d’un jeu de clés.

 

En somme, le Vigik devient une solution incontournable dès lors que l’on souhaite sécuriser, moderniser ou faciliter les accès à un immeuble collectif, tout en respectant les exigences des services extérieurs.


Cadre légal et réglementaire

L’installation d’un système Vigik en copropriété ne relève pas d’une simple décision technique : elle s’inscrit dans un cadre juridique précis, notamment parce qu’elle concerne les parties communes et le droit d’accès des tiers à l’immeuble.

Une norme imposée pour les services postaux

Le système Vigik est né d’un arrêté du 5 février 2003, qui impose aux copropriétés de permettre aux facteurs un accès sécurisé aux boîtes aux lettres collectives situées dans les halls. Cet accès doit se faire sans clé ni digicode mais via un badge professionnel, sécurisé et contrôlé. Ainsi, pour garantir la continuité du service postal, le recours au système Vigik est aujourd’hui une norme.

Une décision qui relève de l’assemblée générale

Comme tout équipement des parties communes, l’installation d’un Vigik doit être soumise au vote des copropriétaires réunis en assemblée générale. Il s’agit d’une décision prise à la majorité simple de l’article 24 de la loi du 10 juillet 1965, dès lors qu’il s’agit d’un équipement améliorant la sécurité ou facilitant l’accès aux services.

 

Le syndic est chargé de proposer la mise en place du dispositif, notamment si l’exigence de La Poste n’est pas respectée, ou si l’ancien système est défaillant. Il veille également à ce que l’installation soit conforme aux normes en vigueur et assure le suivi de la maintenance et des mises à jour.

Gestion des accès et des données

Enfin, le système Vigik implique la gestion de données nominatives (identifiants de badges, horaires d’accès…), ce qui suppose de respecter le RGPD. Le syndic (ou l’entreprise prestataire) doit ainsi garantir la sécurisation des données et informer les copropriétaires de leurs droits.

Étapes pour installer un Vigik dans un immeuble

Mettre en place un système Vigik en copropriété demande une approche structurée. Plusieurs étapes sont nécessaires pour garantir une installation conforme, adaptée aux besoins des résidents et durable dans le temps.

1. Évaluation des besoins et diagnostic technique

Avant tout, il convient de réaliser un état des lieux des équipements existants (interphone, contrôle d’accès, configuration des accès). Ce diagnostic permet de déterminer :

  • s’il faut remplacer tout ou partie de l’installation,
  • le nombre d’entrées concernées (hall principal, locaux techniques, parkings, etc.),
  • les usages spécifiques (accès livraisons, ascenseur sécurisé, etc.).

2. Choix du prestataire et obtention de devis

Une fois les besoins identifiés, le syndic sollicite plusieurs entreprises spécialisées pour obtenir des devis comparatifs. Il est conseillé de privilégier un installateur agréé, capable de fournir un système compatible avec les badges des services publics (notamment La Poste).

3. Présentation et vote en assemblée générale

Le projet est inscrit à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale des copropriétaires. L’approbation nécessite une majorité simple (article 24). Le devis choisi est alors validé et le syndic peut planifier les travaux.

4. Installation du système

Le prestataire procède à l’installation des platines Vigik, du câblage éventuel et de l’unité de gestion. Cette phase peut durer de quelques heures à quelques jours, selon la configuration de l’immeuble.

5. Distribution des badges et paramétrage des accès

Chaque résident reçoit un badge personnel. Le gestionnaire (syndic ou prestataire) programme les droits d’accès (entrées autorisées, horaires, durée de validité…). Un badge Vigik « service » est également remis aux professionnels ayant besoin d’un accès (La Poste, EDF…).


Coût d’installation et budget à prévoir

Le prix d’un système Vigik peut varier sensiblement selon la configuration de l’immeuble, le matériel choisi et les prestations associées. Il est donc important d’anticiper les différents postes de dépenses afin d’éviter les mauvaises surprises.

 

Le budget dépend notamment de :

  • la taille de la copropriété (nombre d’entrées à sécuriser, nombre de badges à fournir),
  • la complexité de l’installation (présence d’un ancien système à adapter ou à remplacer),
  • les options retenues (visiophone intégré, gestion à distance, double entrée, etc.),
  • le prestataire et les conditions du contrat de maintenance éventuel.

 

En moyenne, il faut compter :

  • entre 1 000 et 2 500 € pour une installation simple sur un seul accès avec quelques dizaines de badges,
  • jusqu’à 4 000 à 6 000 € pour des résidences de taille moyenne à grande, avec plusieurs points d’accès et une configuration plus complexe,
  • un badge supplémentaire coûte entre 10 et 30 € selon les modèles et le fournisseur.

 

Il n’existe pas de subvention spécifique pour l’installation d’un Vigik, sauf dans le cadre de travaux globaux de sécurisation ou de rénovation du bâtiment. Certaines collectivités peuvent toutefois proposer des aides ponctuelles, notamment dans les quartiers en politique de la ville.

Gestion et maintenance du système Vigik

Une fois installé, le système Vigik nécessite une gestion rigoureuse pour garantir sa fiabilité, sa sécurité et sa conformité dans la durée. Cette mission incombe en général au syndic de copropriété, parfois avec l’appui d’un prestataire spécialisé.

Gestion des badges et des accès

Chaque badge est programmé individuellement, avec des droits d’accès propres à son détenteur. Il faut donc :

  • créer de nouveaux badges pour les résidents entrants,
  • désactiver ceux des occupants partis ou en cas de perte,
  • tenir à jour la liste des badges actifs, dans le respect du RGPD.

 

Pour les entreprises de service (La Poste, Enedis, etc.), les badges « métiers » sont souvent temporaires ou limités à certaines plages horaires.

Maintenance technique du matériel

Comme tout équipement électronique, les platines Vigik peuvent s’user ou être endommagées (intempéries, vandalisme, défaut technique). Il est recommandé de :

  • tester régulièrement le bon fonctionnement du lecteur,
  • prévoir un contrat de maintenance pour les réparations urgentes,
  • mettre à jour les logiciels internes, si nécessaire.

Qui pilote la gestion ?

La gestion du système peut être assurée directement par le syndic, via une interface de gestion, externalisée à l’installateur ou à une société spécialisée ou encore partagée avec un conseil syndical impliqué, pour plus de réactivité.

En assurant un suivi régulier du système Vigik, la copropriété bénéficie d’un dispositif performant et durable, limitant les intrusions non autorisées tout en facilitant les accès légitimes.

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