L'interphone : guide pratique

L’installation d’un interphone en copropriété est aujourd’hui bien plus qu’un simple confort : c’est une question de sécurité, de praticité et d’accessibilité. Évoluant avec les technologies et les obligations légales, les systèmes d’interphonie intègrent désormais la visiophonie, la connectivité sans fil et la gestion à distance, tout en s’adaptant aux exigences des immeubles collectifs. Ce guide fait le point sur les différents dispositifs existants, les conditions de mise en œuvre et la répartition des coûts en copropriété.

L'interphone : guide pratique
L'interphone : guide pratique

Pourquoi un interphone ?

L’interphone assure avant tout la sécurité des résidents en contrôlant les accès à l’immeuble. Il permet d’identifier les visiteurs et de limiter les intrusions dans les parties communes.
Mais il joue également un rôle de confort et de communication : ouverture de la porte à distance, facilitation des livraisons, gestion simplifiée des visiteurs ou des prestataires.

Au-delà de ces aspects pratiques, l’interphone participe à la valorisation du patrimoine immobilier. Un immeuble bien équipé offre une meilleure image et peut se démarquer sur le marché locatif.

Bon à savoir : dans les immeubles récents, la pose d’un système de contrôle d’accès (interphone, digicode ou visiophone) est désormais obligatoire pour répondre aux exigences de sécurité fixées par le Code de la construction et de l’habitation (CCH, art. R. 111-14 et suivants)


Les différents types d’interphone

Les modèles d’interphones ont considérablement évolué, allant du simple combiné audio jusqu’aux dispositifs connectés pilotables via smartphone.

1. L’interphone audio

C’est le modèle le plus classique : il permet la communication vocale entre le visiteur et le résident, avec commande d’ouverture de la porte.
Il reste économique, facile à installer et bien adapté aux petites copropriétés.

2. L’interphone vidéo (visiophone)

Le visiophone ajoute une caméra au système, permettant aux occupants de voir leurs visiteurs avant de leur ouvrir.
Les modèles récents offrent une image en haute définition, un grand angle de vision et parfois une vision nocturne.

Depuis la norme NF C 15-100, la visiophonie est recommandée dans les bâtiments neufs ou rénovés pour renforcer la sécurité des accès.

3. L’interphone connecté

Ces modèles utilisent le Wi-Fi ou la 4G pour transmettre les appels sur un smartphone ou une tablette, permettant de répondre même en l’absence du résident.
Certains interphones connectés intègrent des fonctionnalités avancées :

  • reconnaissance faciale ou ouverture par badge,
  • enregistrement vidéo,
  • journal des visites,
  • gestion centralisée via une application.

Tendance 2025 : de plus en plus de copropriétés adoptent des systèmes hybrides associant visiophone et contrôle d’accès intelligent, compatibles avec les dispositifs de sécurité incendie ou les systèmes domotiques collectifs. 


Les alternatives à l’interphone

Si la copropriété ne souhaite pas investir dans un interphone complet, d’autres solutions existent :

  • Le digicode, économique, mais moins sécurisé, car le code peut être diffusé.
  • Le badge Vigik, devenu un standard depuis l’arrêté du 27 juin 2006, qui permet un accès restreint et tracé pour les résidents et les services publics (facteurs, pompiers, électriciens).
  • Le contrôle d’accès biométrique, encore rare en copropriété mais en expansion dans les résidences haut de gamme.
  • Les systèmes d’ouverture via smartphone, compatibles avec des serrures connectées.

Bon à savoir : le système Vigik reste obligatoire dans les immeubles collectifs où la boîte aux lettres se situe à l’intérieur du hall d’entrée.

Installation d’un interphone : quelle décision ?

L’installation d’un interphone relève d’une décision collective votée en assemblée générale.
Le choix dépend de la nature des travaux :

  • Installation initiale (si le bâtiment n’en dispose pas encore) :
    → nécessite un vote à la majorité absolue de l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965.
    → si la majorité n’est pas atteinte mais qu’au moins un tiers des voix est exprimé, un second vote à la majorité simple peut être organisé dans la même séance (article 25-1).
  • Remplacement ou modernisation d’un système existant :
    → votée à la majorité simple de l’article 24.

Le syndic ou le conseil syndical doit présenter à l’assemblée plusieurs devis et veiller à la conformité technique du matériel (norme CE, compatibilité électrique, respect des règles d’accessibilité).


Interphone et accessibilité

L’interphone joue un rôle clé dans l’accessibilité des immeubles, notamment pour les personnes à mobilité réduite (PMR).

Les nouvelles installations doivent respecter les exigences de l’arrêté du 24 décembre 2015, notamment :

  • la position des platines de rue (hauteur comprise entre 90 cm et 130 cm),
  • l’ajout de signaux sonores et visuels pour les personnes sourdes ou malentendantes,
  • une signalétique lisible et contrastée,
  • et une accessibilité aisée aux commandes d’ouverture.

Les copropriétés réalisant des travaux d’amélioration ou de rénovation d’accès sont donc tenues d’adapter leurs équipements à ces critères d’accessibilité.

Quel prix ?

Le coût d’un interphone varie selon le type de dispositif et le nombre de logements à équiper :

Type d’installation

Prix moyen (pose comprise)

Interphone audio collectif

100 à 200 € par logement

Visiophone collectif

250 à 500 € par logement

Interphone connecté

400 à 800 € par logement


Le câblage, les travaux d’alimentation électrique et les éventuelles adaptations du tableau général peuvent influencer le coût final.
Pour les grandes copropriétés, un système collectif mutualisé est souvent plus rentable à long terme.

Répartition du coût de l’installation

Les frais liés à l’installation ou au remplacement d’un interphone collectif sont répartis en fonction des tantièmes de copropriété (article 10 de la loi de 1965).
En revanche, si le système dessert uniquement certaines parties de l’immeuble (par exemple une cage d’escalier spécifique), les coûts peuvent être supportés uniquement par les copropriétaires concernés.

L’entretien et les réparations du dispositif sont considérés comme des charges générales, gérées par le syndic via un contrat de maintenance.
Ce dernier prévoit en général :

  • la vérification périodique du matériel,
  • le nettoyage des platines,
  • la mise à jour du système ou des badges,
  • et la maintenance des câbles et combinés.

Conseil pratique : il est recommandé de souscrire un contrat d’entretien annuel avec une entreprise spécialisée, afin de garantir la continuité du service et la conformité des équipements.

L’interphone est devenu un équipement indispensable pour la sécurité et le confort des copropriétés.
Les modèles modernes offrent des solutions connectées, évolutives et accessibles à tous, tout en répondant aux exigences légales et techniques.
Bien choisi, bien entretenu et géré collectivement, il contribue pleinement à la valorisation et à la sécurité du patrimoine immobilier.

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