Le relamping, qu’est-ce que c’est ?
Le terme relamping désigne l’opération de remplacement des sources lumineuses existantes par des modèles plus performants, souvent à LED. Il ne s’agit pas d’un simple changement d’ampoule, mais bien d’une démarche volontaire visant à optimiser l’éclairage d’un bâtiment, que ce soit en termes de consommation, de confort ou de durabilité.
Deux approches sont possibles :
- Le relamping ponctuel, qui consiste à remplacer les lampes au fur et à mesure qu’elles s’usent ou tombent en panne. Cette méthode est courante mais peu efficace sur le plan énergétique.
- Le relamping global, quant à lui, prévoit le remplacement de l’ensemble des luminaires dans une logique d’harmonisation et d’économie. C’est cette seconde approche qui est généralement privilégiée en copropriété lorsqu’un projet structuré est envisagé.
Pourquoi les copropriétés sont-elles particulièrement concernées ?
Parce que les parties communes (halls, cages d’escaliers, couloirs, parkings, caves…) sont souvent éclairées en continu ou plusieurs heures par jour. Elles représentent donc un levier d’économies immédiat, à condition de bien dimensionner l’équipement en fonction des usages. De plus, le coût de l’éclairage est mutualisé via les charges, ce qui rend toute baisse de consommation bénéfique à l’ensemble des copropriétaires.
Enfin, le relamping permet de répondre aux attentes croissantes en matière de transition énergétique, sans recourir à de lourds travaux ou à des investissements complexes. C’est une première étape souvent recommandée dans le cadre d’une rénovation énergétique plus large.
Pourquoi envisager un relamping en copropriété ?
Le remplacement d’anciennes ampoules (incandescentes, halogènes ou fluocompactes) par des LED permet de diviser par 4 à 8 la consommation électrique liée à l’éclairage. Sur une année, cela peut représenter plusieurs centaines d’euros d’économies pour une copropriété de taille moyenne, voire bien davantage pour les grands ensembles.
La baisse de la consommation entraîne une diminution directe des charges liées à l’électricité. À cela s’ajoute la durée de vie bien supérieure des LED, ce qui limite les remplacements et interventions techniques, souvent facturés au forfait par les prestataires de maintenance.
Les LED offrent une lumière stable, sans scintillement, avec des températures de couleur adaptées aux différents espaces (blanc chaud dans les halls, lumière neutre ou froide dans les parkings et caves). Résultat : un éclairage plus homogène, plus agréable et plus sécurisant, notamment dans les zones sensibles ou peu fréquentées.
Enfin, adopter le relamping, c’est aussi réduire l’empreinte carbone de la copropriété. Moins d’électricité consommée, c’est moins d’émissions indirectes. De plus, les lampes LED ne contiennent pas de mercure, sont recyclables et génèrent moins de déchets sur la durée.
En somme, le relamping coche toutes les cases d’un investissement utile, rapide à mettre en œuvre et bénéfique pour tous les occupants.
Quelles sources lumineuses choisir ?
Réussir un relamping en copropriété ne se limite pas à remplacer de vieilles ampoules par n’importe quel modèle LED. Le choix des sources lumineuses est essentiel pour garantir performance, durabilité et adéquation avec les usages des espaces concernés.
Les avantages des LED
Les lampes LED (diodes électroluminescentes) sont aujourd’hui la référencepour tout projet de relamping.
Elles offrent de nombreux atouts :
- Faible consommation énergétique : jusqu’à 80 % d’économie par rapport à une ampoule incandescente.
- Longévité : une durée de vie moyenne de 25 000 à 50 000 heures, soit plusieurs années d’utilisation.
- Allumage instantané, sans délai ni scintillement.
- Large choix de puissances et températures de couleur, pour adapter l’éclairage à chaque espace.
- Moins de chaleur dégagée, ce qui améliore le confort thermique et réduit les risques.
Comparatif avec les anciennes technologies
|
Technologie |
Consommation |
Durée de vie moyenne |
Inconvénients |
|
Incandescente |
Très élevée |
1 000 h |
Obsolète, très énergivore |
|
Halogène |
Élevée |
2 000 h |
Chaleur dégagée, interdite à la vente depuis 2018 |
|
Fluocompacte |
Moyenne |
6 000 à 12 000 h |
Contient du mercure, allumage lent |
|
LED |
Très faible |
25 000 à 50 000 h |
Coût unitaire plus élevé mais amorti rapidement |
Quels équipements pour quelles zones ?
Chaque espace d’une copropriété a ses contraintes spécifiques. Le choix des luminaires doit donc être adapté :
- Halls d’entrée : privilégier des luminaires esthétiques, avec un bon rendu des couleurs (IRC ≥ 80) et une lumière chaleureuse.
- Cages d’escaliers et couloirs : opter pour des plafonniers robustes avec diffuseur opale, associés à une minuterie ou un détecteur de présence.
- Parkings et caves : utiliser des luminaires LED étanches (IP65 minimum), résistants aux poussières et à l’humidité, avec un éclairage froid et puissant pour la sécurité.
- Locaux techniques : lumière fonctionnelle, mais sobre, avec des produits durables faciles à entretenir.
Cadre réglementaire et obligations éventuelles
Si le relamping reste une démarche volontaire dans la majorité des cas, certaines obligations et recommandations réglementaires peuvent encadrer ce type d’intervention, en particulier dans le cadre de la transition énergétique des bâtiments.
Ce que dit la réglementation
Aucune loi n’impose à ce jour un relamping systématique en copropriété. Toutefois, plusieurs textes encouragent ou encadrent la rénovation énergétique, dont l’éclairage fait partie intégrante :
- Le décret tertiaire (ou « éco-énergie tertiaire »), bien qu’il ne concerne pas les copropriétés d’habitation en tant que telles, impose des réductions progressives de la consommation pour les bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m², y compris lorsqu’ils sont en copropriété mixte (habitation + commerce ou bureau).
- Les dispositions du Code de la construction et de l’habitation imposent un niveau d’éclairement minimal dans les parties communes, notamment pour les escaliers, les couloirs ou les parkings, afin de garantir la sécurité des occupants.
- En copropriété, tout projet de rénovation énergétique (y compris d’éclairage) peut s’inscrire dans le cadre de l’audit énergétique obligatoire pour les immeubles de plus de 50 lots (chauffage collectif), ou dans une démarche volontaire de plan pluriannuel de travaux.
Normes à respecter
L’éclairage des parties communes doit respecter certaines normes techniques :
- La norme NF EN 12464-1 fixe des niveaux d’éclairement recommandés selon les usages : par exemple, 100 lux dans les circulations ou 75 lux dans les parkings.
- L’indice de protection des luminaires (IP) doit être adapté aux conditions du lieu (humidité, poussières, risques de chocs).
- Des équipements comme les détecteurs de présence ou les minuteries doivent être conformes aux normes électriques (NF C 15-100).
Un levier de valorisation pour la copropriété
Même s’il n’est pas imposé, le relamping peut s’inscrire dans une logique d’amélioration du DPE collectif, ou dans une démarche de valorisation du patrimoine immobilier. Un éclairage modernisé et économe est un atout non négligeable pour les futurs acheteurs ou locataires.
Comment mener un projet de relamping ?
La réussite d’un relamping repose autant sur le choix du matériel que sur une méthodologie adaptée à la gestion collective d’une copropriété. Plusieurs étapes sont à respecter pour que le projet aboutisse dans les règles et réponde aux attentes des copropriétaires.
Étape 1 : réaliser un diagnostic de l’éclairage existant
Avant toute décision, il est essentiel d’évaluer la situation actuelle :
- Quelles zones sont concernées ?
- Quels types de lampes sont utilisés ?
- Y a-t-il des dysfonctionnements ou des zones mal éclairées ?
Ce diagnostic peut être mené par le syndic, un membre du conseil syndical ou un professionnel de l’éclairage.
Étape 2 : établir un projet chiffré
Sur la base de ce diagnostic, il convient de définir :
- Le périmètre des interventions (toutes les parties communes ou uniquement certaines zones).
- Les solutions techniques envisagées (types de luminaires, présence de détecteurs, etc.).
- Le budget global, incluant la fourniture, la pose et éventuellement la dépose des anciens équipements.
Plusieurs devis peuvent être demandés à des prestataires spécialisés. Une note explicative claire est utile pour accompagner la future convocation d’AG.
Étape 3 : voter le projet en assemblée générale
Le relamping constitue une amélioration des équipements communs : il doit donc faire l’objet d’un vote en assemblée générale.
Selon les cas :
- S’il s’agit d’un simple remplacement à l’identique, la majorité simple (article 24) peut suffire.
- Pour une modernisation avec détecteurs ou éclairage LED, la majorité absolue (article 25) est généralement requise.
Une présentation pédagogique du projet, chiffrée et argumentée, facilite son adoption par les copropriétaires.
Étape 4 : mise en œuvre et suivi
Une fois le projet voté, le prestataire retenu procède à l’installation. Le syndic veille à la bonne exécution des travaux, au respect du cahier des charges, et à la réception du chantier.
Un suivi peut être mis en place, notamment pour mesurer les économies réalisées et ajuster si besoin les réglages (minuteries, capteurs...).
Budget, aides et retour sur investissement
Le relamping est une opération peu coûteuse au regard des économies qu’elle génère. Pour une copropriété, le budget moyen se situe entre 30 et 100 € par point lumineux, selon les équipements choisis (simples LED, luminaires complets, détecteurs…).
Cette dépense est rapidement amortie. En effet, les économies sur la facture d’électricité peuvent atteindre 60 à 80 %, et les frais de maintenance diminuent nettement grâce à la durée de vie des LED. En pratique, le retour sur investissement intervient en 2 à 4 ans.
Certaines aides peuvent alléger la facture :
- Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : primes versées par les fournisseurs d’énergie.
- TVA réduite à 10 % sur les travaux en parties communes (immeubles de plus de 2 ans).
- Aides locales possibles selon les régions.
Un prestataire habitué aux copropriétés saura orienter le syndicat vers les bons dispositifs pour optimiser le financement.
