Une dégradation rapide
Les peintures des parties communes sont particulièrement exposées :
- aux frottements et chocs dus aux passages fréquents,
- à la poussière et aux salissures,
- aux variations d’humidité (surtout dans les cages d’escalier ou sous-sols),
- et aux effets du temps (jaunissement, cloques, fissures, moisissures).
Cette usure naturelle altère non seulement l’apparence de l’immeuble mais aussi la valeur perçue des logements.
Une cage d’escalier ternie ou un hall défraîchi peut donner une mauvaise impression aux visiteurs et aux acquéreurs potentiels.
À retenir : selon les professionnels, une remise en peinture des parties communes est conseillée tous les 8 à 12 ans en moyenne, selon la qualité du revêtement et le trafic.
Quand refaire les peintures ?
Le moment idéal pour repeindre dépend de plusieurs indicateurs :
- Apparition de taches, fissures ou décollements sur les murs et plafonds ;
- Perte de luminosité due au vieillissement des peintures claires ;
- Remontées d’humidité ou traces de moisissures ;
- Travaux récents ayant détérioré les murs (remplacement de luminaires, câblage, ravalement intérieur) ;
- ou tout simplement une volonté d’harmoniser les couleurs avec une rénovation globale de la cage d’escalier.
Il est recommandé de réaliser un état des lieux visuel des surfaces avant d’engager tout chantier.
Un devis comparatif établi par des entreprises spécialisées aidera à estimer les coûts et la durée des travaux.
Quelle décision en assemblée générale ?
Les travaux de peinture dans les parties communes relèvent des charges générales et concernent donc tous les copropriétaires.
Le vote dépend du type de travaux :
- Remise en peinture à l’identique : votée à la majorité simple de l’article 24 de la loi du 10 juillet 1965.
- Changement de teinte, de matériau ou de finition (nouvelle couleur, texture, type de peinture) : relève de la majorité absolue de l’article 25.
- Peinture imposée pour des raisons de sécurité ou d’accessibilité (repères visuels, signalétique, contraste des nez de marche, etc.) : votée également à la majorité simple.
Le syndic doit présenter les devis détaillés et les nuanciers de teintes avant le vote.
Le conseil syndical joue un rôle clé dans la sélection des prestataires et dans la vérification de la conformité des produits proposés.
Bon à savoir : si les peintures concernent une copropriété classée ou inscrite au titre des monuments historiques, toute modification d’aspect extérieur (portes, huisseries, volets) doit obtenir l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF).
Refaire les supports avant de refaire les peintures
Une peinture ne tient durablement que sur un support sain et préparé.
Avant toute application, il faut donc vérifier :
- l’absence d’humidité ou d’infiltration ;
- la stabilité des enduits ;
- la bonne adhérence des couches précédentes ;
- et la présence éventuelle de plomb dans les anciennes peintures (pour les immeubles d’avant 1949).
Les étapes de préparation peuvent inclure :
- le lessivage et le ponçage des murs ;
- la réfection des fissures et enduits dégradés ;
- la pose d’une sous-couche d’accrochage adaptée au type de surface (plâtre, béton, bois).
Astuce : faire inspecter les surfaces par un peintre qualifié RGE ou un maître d’œuvre permet d’éviter une dégradation prématurée du nouveau revêtement.
Quelle peinture et quelle couleur ?
Le choix du type de peinture dépend de la nature du support, de la fréquence d’utilisation de la zone et de la luminosité.
Les peintures acryliques à base d’eau sont aujourd’hui privilégiées : elles émettent moins de composés organiques volatils (COV), sèchent plus vite et dégagent peu d’odeur.
Les peintures glycérophtaliques (à base de solvants), plus résistantes, sont désormais réservées aux zones très sollicitées ou exposées à l’humidité.
En 2025, les critères à privilégier :
- Une peinture labellisée NF Environnement ou Écolabel Européen ;
- Une classe de lavage supérieure à 2 (lavable et résistante aux frottements) ;
- Une formulation sans formaldéhyde ni solvants nocifs ;
- Des finis satinés ou semi-brillants, plus faciles à entretenir que les mats.
Côté couleur, les tendances 2025 vont vers les tons clairs et naturels (beiges, gris doux, sable, écru), rehaussés de teintes contrastées pour les plinthes, rampes ou nez de marche.
Ces contrastes ne sont pas qu’esthétiques : ils facilitent aussi la lecture visuelle des espaces, notamment pour les personnes à mobilité réduite.
À retenir : le choix des couleurs dans les parties communes doit toujours viser la clarté, la cohérence et la durabilité plutôt que l’effet décoratif ponctuel.
Répartition des frais
Les frais de peinture des parties communes sont répartis entre les copropriétaires au titre des charges générales, selon la clé de répartition des tantièmes fixée dans le règlement de copropriété.
Quelques cas particuliers :
- Si les travaux concernent uniquement une entrée ou une cage d’escalier spécifique, la dépense est imputée aux copropriétaires concernés.
- Si une entreprise extérieure détériore la peinture (travaux de plomberie, électricité…), la remise en état peut être refacturée à l’auteur du dommage.
- En cas de ravalement complet, la peinture intérieure des entrées peut être intégrée au même financement.
Le syndic établit un appel de fonds spécifique après le vote de l’assemblée générale et suit le déroulement du chantier jusqu’à la réception finale.
Repeindre les parties communes d’un immeuble est une opération indispensable pour préserver sa valeur, sa propreté et son confort.
Bien préparé, ce chantier permet de redonner de la lumière, de la modernité et une cohérence esthétique à l’ensemble du bâtiment.
En choisissant des produits de qualité, respectueux de l’environnement, et en respectant les règles de décision en copropriété, les occupants profitent d’un cadre sain et agréable pour de longues années.