Puissance des bornes de voiture électrique : quelle puissance installer ?

Avec l’essor de la mobilité électrique, la question de l’installation de bornes de recharge devient centrale, notamment en copropriété où les besoins et contraintes diffèrent de ceux des maisons individuelles. Entre les puissances disponibles, les types de bornes, les usages des véhicules et les contraintes techniques ou réglementaires, il est parfois difficile de s’y retrouver. Cet article a pour objectif de démystifier le sujet en apportant des réponses concrètes, adaptées aux réalités de la vie en copropriété. Que vous soyez copropriétaire, syndic ou futur acquéreur, vous trouverez ici les éléments clés pour comprendre les enjeux techniques et faire un choix pertinent.

Puissance des bornes de voiture électrique : quelle puissance installer ?
Puissance des bornes de voiture électrique : quelle puissance installer ?

Pourquoi la puissance d’une borne est un choix stratégique en copropriété

Quand on parle de puissance d’une borne, on parle de kilowatts (kW), c’est-à-dire de la capacité à délivrer de l’énergie à un instant donné. Plus la puissance est élevée, plus la borne est capable de recharger rapidement un véhicule électrique. À ne pas confondre avec le kilowattheure (kWh), qui mesure une quantité d’énergie consommée ou stockée.

 

Prenons un exemple simple : si une voiture a une batterie de 50 kWh et que la borne délivre une puissance de 7,4 kW, il faudra environ 7 heures pour une recharge complète. Avec une borne de 3,7 kW, ce temps double. La puissance de recharge est donc un levier essentiel pour adapter l’installation à l’usage réel du véhicule.

L’impact de la puissance sur le temps de recharge

Dans une copropriété, la majorité des véhicules stationnent pendant la nuit. Il n’est donc pas toujours nécessaire d’installer des bornes ultra puissantes. En revanche, si plusieurs copropriétaires doivent se partager les bornes, ou si les places sont mutualisées, une recharge plus rapide peut devenir un avantage pour garantir une disponibilité suffisante.

 

Par ailleurs, il faut tenir compte de l’usage réel : un véhicule utilisé quotidiennement pour de longs trajets aura des besoins différents de celui qui parcourt quelques kilomètres par jour. La puissance choisie doit donc être en adéquation avec les habitudes de conduite des utilisateurs.

Enjeux spécifiques à la copropriété

En copropriété, la question de la puissance ne se limite pas à un simple choix technique. Elle touche à des enjeux de répartition de l’électricité disponible, de gestion des installations communes et de coûts collectifs.

 

Le principal défi réside dans la puissance totale disponible au niveau de l’immeuble. Une installation trop gourmande peut entraîner un dépassement de puissance, avec à la clé une coupure ou une surtaxe. Il est donc souvent nécessaire d’envisager une gestion dynamique de la charge, voire des systèmes de délestage intelligents pour équilibrer la consommation.

 

Enfin, le dimensionnement de l’installation doit intégrer une certaine évolutivité : même si seuls quelques copropriétaires souhaitent une borne aujourd’hui, ils pourraient être bien plus nombreux demain. Une réflexion collective est donc indispensable dès le départ.


Les différentes puissances de bornes de recharge : panorama

Pour bien choisir la puissance de sa borne, encore faut-il connaître les différentes options disponibles sur le marché. En copropriété, le choix dépendra à la fois des usages et des contraintes techniques du bâtiment. Voici un aperçu des principales puissances que l’on rencontre pour les bornes de recharge.

Borne lente (3,7 à 7,4 kW) : l’option résidentielle classique

Les bornes dites « lentes » fonctionnent généralement en courant monophasé. Elles délivrent une puissance suffisante pour recharger un véhicule durant la nuit, ce qui correspond à l’usage type des résidents en copropriété.

Elles ont l’avantage d’être compatibles avec la plupart des installations électriques existantes, et leur coût d’installation reste raisonnable. Pour un usage individuel, elles constituent souvent le meilleur compromis entre performance, coût et facilité de mise en œuvre.

Borne accélérée (11 à 22 kW) : plus de rapidité, mais plus de contraintes

Ces bornes permettent une recharge plus rapide, parfois en moins de 4 heures pour une batterie moyenne. Elles fonctionnent en triphasé, ce qui implique une installation électrique plus robuste, et parfois des travaux de mise en conformité du réseau interne.

Elles sont intéressantes dans le cadre d’un usage partagé ou pour des véhicules à forte autonomie. Toutefois, leur installation en copropriété doit être bien étudiée : la puissance disponible au niveau de l’immeuble peut ne pas suffire, ou nécessiter une adaptation coûteuse.

Borne rapide (50 kW et plus) : peu adaptée en copropriété résidentielle

Les bornes rapides, comme celles qu’on trouve sur les aires d’autoroute, permettent une recharge en 30 minutes. Mais elles nécessitent un raccordement spécifique au réseau public de distribution, un transformateur dédié, et génèrent une forte consommation ponctuelle.

 

Autant dire qu’elles sont peu adaptées à un usage résidentiel classique, tant sur le plan technique qu’économique. Leur installation est rarement envisagée en copropriété, sauf cas particuliers (grande résidence avec station de recharge mutualisée, projet de mobilité partagée, etc.).

Compatibilité avec les véhicules électriques actuels

Enfin, il est bon de rappeler que tous les véhicules n’acceptent pas toutes les puissances. Certains modèles sont limités à 7,4 kW en recharge AC (courant alternatif), même si la borne peut en délivrer davantage. Il faut donc toujours vérifier les caractéristiques du véhicule avant de choisir une borne.


Choisir la bonne puissance : quels critères prendre en compte ?

Il n’existe pas de puissance « idéale » qui conviendrait à toutes les copropriétés. Le bon choix dépend d’un ensemble de facteurs, à la fois techniques, économiques et pratiques. Voici les principaux éléments à considérer pour dimensionner correctement une borne de recharge.

1.   Le nombre d’utilisateurs potentiels

Un point essentiel : la puissance nécessaire dépend du nombre de véhicules électriques susceptibles d’utiliser la borne. Dans une petite copropriété avec un ou deux véhicules à recharger, une borne lente suffit généralement. Mais si l’on prévoit un usage plus large, notamment via une borne partagée ou un système mutualisé, il peut être pertinent de viser une puissance plus élevée pour éviter des temps d’attente trop longs.

2.   La fréquence et la durée de stationnement

Une voiture qui reste stationnée toute la nuit n’a pas les mêmes besoins qu’un véhicule utilisé de manière intensive ou qui doit être rechargé rapidement entre deux trajets. Si les résidents garent leur voiture le soir pour la récupérer le matin, une borne 7,4 kW est largement suffisante. En revanche, pour des usages plus dynamiques, une puissance supérieure peut être envisagée.

3.   La puissance disponible dans l’immeuble

C’est souvent le critère limitant. En copropriété, le tableau électrique collectif n’est pas extensible à l’infini. Il faut donc s’assurer que la puissance de la borne ne dépasse pas la capacité de l’installation, sous peine de devoir renforcer le réseau, ce qui engendre des coûts supplémentaires importants.

Une étude de faisabilité électrique est souvent recommandée pour connaître précisément les marges disponibles et éviter les mauvaises surprises.

4.   Le budget alloué au projet

La puissance influence directement le coût de la borne, mais aussi celui de son installation. Plus la borne est puissante, plus elle est chère à l’achat, et plus les travaux peuvent être complexes (tirage de lignes, adaptation du tableau, éventuel passage en triphasé…). Il convient donc de trouver le juste équilibre entre performance et coût.

Dans certains cas, des aides ou subventions (comme celles proposées par l’Ademe ou certaines collectivités locales) peuvent venir alléger l’investissement, en particulier pour les copropriétés qui s’équipent de solutions partagées.

Contraintes techniques et réglementaires à respecter

Installer une borne de recharge en copropriété ne se résume pas à un simple branchement. Il existe un ensemble de règles, de normes et de démarches à respecter, tant sur le plan technique que juridique. Ne pas les anticiper peut ralentir le projet, voire le bloquer.

Les règles de dimensionnement électrique

Toute borne de recharge doit être raccordée dans le respect des normes en vigueur (NF C 15-100 pour les installations électriques, notamment). Cela implique de vérifier la section des câbles, la protection différentielle, la distance entre le tableau et la borne, et la puissance disponible sur le réseau.

 

En copropriété, un électricien qualifié IRVE (Infrastructure de Recharge de Véhicule Électrique) est indispensable pour garantir la conformité de l’installation.

Le droit à la prise et les règles juridiques

Depuis 2011, la loi garantit aux copropriétaires le « droit à la prise » : toute personne disposant d’un emplacement de stationnement peut demander à installer une borne à ses frais, sans que le syndicat des copropriétaires ne puisse s’y opposer sans motif valable (sauf impossibilité technique avérée ou existence d'une solution collective déjà en place).

 

Cependant, cette démarche nécessite une information préalable du syndic et une notification au conseil syndical. En cas de refus abusif, le copropriétaire peut saisir le tribunal.

Le règlement de copropriété et les autorisations nécessaires

Même si le droit à la prise facilite les choses, certaines installations nécessitent un vote en assemblée générale, notamment :

  • en cas de travaux affectant les parties communes (ex : passage de câbles, pose de coffrets) ;
  • ou dans le cadre d’un projet collectif.

 

Le règlement de copropriété peut aussi imposer des conditions spécifiques (respect de l’esthétique, emplacement précis, modalités d’accès…).

 

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