Echafaudage : guide pratique

Indispensable à de nombreux chantiers en copropriété, l’échafaudage assure la sécurité des intervenants et la bonne exécution des travaux en hauteur. Qu’il s’agisse d’un ravalement, d’une réfection de toiture ou d’une isolation extérieure, son installation est strictement encadrée par la réglementation. Ce guide détaille les différents types d’échafaudages, leurs usages, les obligations légales et les responsabilités de chacun, pour garantir un chantier sûr et conforme aux normes en vigueur.

Echafaudage : guide pratique
Echafaudage : guide pratique

Le rôle de l’échafaudage

L’échafaudage est un équipement de travail temporaire destiné à permettre aux ouvriers d’accéder à des zones en hauteur en toute sécurité.
Il sert aussi bien à la circulation qu’au stockage de matériaux ou à la protection du public contre les chutes d’objets.

Dans le cadre d’une copropriété, son rôle est crucial lors des opérations de :

  • ravalement de façade,
  • travaux de couverture ou d’étanchéité,
  • pose d’une isolation thermique par l’extérieur (ITE),
  • réfection de balcons ou de garde-corps,
  • interventions sur les menuiseries extérieures.

À retenir : Un échafaudage n’est pas un simple support temporaire : c’est un dispositif de sécurité soumis à des obligations précises de montage, de vérification et d’utilisation.


Comment déterminer le type d’échafaudage nécessaire

Le choix du type d’échafaudage dépend de la nature des travaux, de la configuration du bâtiment et de la durée du chantier.
Il doit être défini en amont, souvent par l’entreprise de travaux ou le maître d’œuvre, en fonction d’un plan de montage et d’utilisation.

Les critères principaux à prendre en compte sont :

  • la hauteur de travail,
  • la surface à couvrir,
  • l’encombrement au sol,
  • la stabilité du support,
  • les accès (rue, cour, jardin),
  • la cohabitation avec les occupants du bâtiment.

Depuis 2023, les échafaudages utilisés sur les chantiers doivent être conformes aux normes NF EN 12810 et NF EN 12811, qui encadrent la conception, les essais et la résistance des structures.

Bon à savoir : une note de calcul ou une notice d’installation doit être fournie par le fabricant ou le monteur dès que la hauteur dépasse 24 mètres ou que l’échafaudage est soumis à des contraintes particulières.

 


Les différents échafaudages

On distingue trois grandes catégories :

L’échafaudage fixe

Installé au sol ou ancré sur la façade, il est adapté aux travaux de longue durée. Il assure une excellente stabilité et peut être équipé de protections (filets, bâches, garde-corps).

L’échafaudage roulant

Monté sur roues, il convient aux interventions courtes et ponctuelles (réparations, nettoyage, peinture). Il doit être utilisé uniquement sur des surfaces planes et fermes, avec freins bloqués.

L’échafaudage suspendu

Accroché à la toiture ou à une poutre, il est utilisé dans les zones où le sol ne permet pas d’installation (cours intérieures étroites, façades sur voie publique).

Dans tous les cas, l’échafaudage doit être monté, vérifié et démonté par du personnel formé et habilité, conformément aux exigences du Code du travail (articles R.4323-69 à R.4323-80).

 

Quelles autorisations ?

Avant toute installation, plusieurs autorisations peuvent être nécessaires :

  • Sur la voie publique : une autorisation d’occupation temporaire (AOT) doit être demandée auprès de la mairie. Elle précise la durée, les dimensions et les dispositifs de signalisation.
  • Sur les parties communes : l’accord du syndicat des copropriétaires est obligatoire, voté en assemblée générale si les travaux concernent la façade ou les éléments collectifs.
  • Sur les propriétés voisines : si l’échafaudage déborde sur le terrain voisin, un accord écrit du propriétaire est nécessaire (principe du « tour d’échelle »).

À noter : en cas de non-respect, la mairie ou le voisin concerné peut exiger le démontage immédiat de l’échafaudage et engager la responsabilité du syndic ou de l’entreprise.

 


Répartition des frais

Les frais d’installation et de location de l’échafaudage sont en principe inclus dans le coût global des travaux.
La répartition dépend de la destination des travaux :

  • Si les travaux concernent les parties communes (ravalement, toiture), les frais sont répartis entre tous les copropriétaires selon leurs tantièmes de charges générales.
  • Si l’échafaudage est utilisé pour des travaux privatifs (remplacement de fenêtres, réparation de balcons), il est à la charge exclusive du copropriétaire concerné.

En cas de usage mixte (partie commune et partie privative), un partage au prorata peut être voté en assemblée générale.

 

Désignation d’un Coordinateur SPS

Pour les chantiers impliquant plusieurs entreprises, la loi impose la désignation d’un Coordinateur en matière de Sécurité et de Protection de la Santé (SPS).
Son rôle :

  • prévenir les risques d’accident,
  • assurer la coordination des interventions,
  • veiller à la conformité des échafaudages et équipements de protection collective.

Cette obligation s’applique à tous les chantiers de copropriété dès lors que plusieurs corps de métier interviennent simultanément (ravalement + toiture, par exemple).

Bon à savoir : le coordinateur SPS doit être désigné avant le démarrage du chantier, et son nom doit figurer dans le contrat de maîtrise d’œuvre ou sur le panneau de chantier.

 


Coût d’un échafaudage

Le coût varie selon plusieurs critères :

  • la surface de façade à couvrir,
  • la hauteur du bâtiment,
  • la durée du chantier,
  • le type d’échafaudage (fixe, roulant, suspendu),
  • et les conditions d’accès (rue étroite, cour intérieure, terrain en pente).

En 2025, les prix moyens observés sont :

  • Échafaudage fixe : entre 20 et 30 € / m² installé ;
  • Échafaudage roulant : environ 100 à 150 € / jour, selon la hauteur ;
  • Échafaudage suspendu : à partir de 60 € / m², en raison des contraintes de sécurité.

Astuce : la location longue durée est souvent plus économique, surtout pour les chantiers de plus de 4 semaines.

 

En savoir plus sur les échafaudages

Pour aller plus loin, il est recommandé de consulter :

  • le Guide INRS ED 6186 sur les échafaudages de pied,
  • la norme NF EN 12811-1 (prescriptions de conception et d’essai),
  • le Code du travail, section « Équipements de travail temporaires en hauteur »,
  • et les fiches de l’OPPBTP, qui publie des modèles de plans de montage et d’utilisation.

Un échafaudage bien conçu, bien monté et bien entretenu est le gage d’un chantier sûr, efficace et conforme.
En copropriété, il reste un investissement stratégique pour la réussite des travaux collectifs.

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